Gaza: un expert de l'ONU évoque des "crimes de guerre systématiques"
il y a 16 min
AFP
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont eu un "caractère sans aucun doute inhumain" qui évoque "le spectre de crimes de guerre systématiques", a affirmé jeudi le rapporteur spécial de l'ONU pour les territoires palestiniens, Richard Falk.
"Des cibles illégales ont été sélectionnées", a estimé M. Falk, en parlant d'"intention criminelle".
"Il n'y a aucun doute sur le caractère inhumain d'une opération militaire à grande échelle du type de celle qu'Israël a engagé le 27 décembre contre une population essentiellement sans défense", a déclaré le rapporteur de l'ONU depuis la Californie lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes à Genève.
L'armée et le gouvernement israéliens ont déclaré à de nombreuses reprises qu'ils ne visaient jamais délibérément des civils pendant leurs opérations dans la bande de Gaza. Ces opérations ont été lancées pour mettre fin aux tirs de roquettes et de missiles du mouvement islamiste Hamas et d'autres organisations palestiniennes sur des villes du sud d'Israël.
Selon le fonctionnaire de l'ONU, l'opération militaire israélienne, menée contre un territoire densément peuplé, avec une population affaiblie par les privations de 18 mois de blocus et "prise au piège" dans la zone de guerre, "évoque le spectre de crimes de guerre systématiques".
M. Falk a dénoncé le confinement "dans la zone de guerre active" de la population, empêchée de s'enfuir et d'accéder ainsi à la protection du statut de réfugié. "C'est sans précédent", a-t-il assuré. "Aucun enfant, aucune femme, aucun malade ou handicapé de la population de Gaza n'a été autorisé à quitter la zone de guerre", s'est-il indigné.
La frontière entre Israël et la bande de Gaza a été fermée pendant le conflit. L'Egypte a également maintenue fermée sa frontière avec la bande de Gaza.
"Les preuves de violations des règles fondamentales du droit international humanitaire sont si accablantes qu'elles doivent faire l'objet d'une enquête internationale indépendante", a jugé le juriste américain.
Les violations du droit international commises par le Hamas en lançant des roquettes sur Israël ne sont pas comparables, a estimé le rapporteur de l'ONU, bête noire du gouvernement israélien.
M. Falk a été refoulé le 14 décembre par les autorités à son entrée en Israël, d'où il devait se rendre dans les territoires palestiniens. Auparavant, il avait déjà déclaré que la politique d'Israël à l'encontre des populations des territoires s'assimilait à "un crime contre l'humanité".
Ce refoulement "sans précédent" de M. Falk, retenu durant plus de 20 heures à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, avait été dénoncé par la Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme Navi Pillay.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire