Grève - Gros coup de blues au Pôle emploi
Gros coup de blues au Pôle emploi
Deuxième des multiples mouvements sociaux qui émaillent la semaine : la grève au Pôle emploi. Les syndicats dénoncent un service dégradé rendu aux chômeurs.
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En cause : la fusion ANPE-Assedic, qui a rendu les conditions de travail "intolérables", selon les syndicats.
"On a vendu la fusion à l'opinion comme un plus pour les demandeurs d'emploi, mais pour les ex-ANPE comme moi, deux jours de formation ne suffisent pas pour savoir traiter des questions plus en plus pointues de gens précaires qui enchaînent des périodes de travail atypiques". Pour Aïssa Djehiche, délégué FO, deuxième syndicat de Pôle Emploi, l'appel à la grève lancé ce mardi pour 24 heures par sept syndicats s'annonce "très suivi vu le ras-le-bol, y compris parmi des gens n'ayant pas l'habitude de faire grève et des directeurs d'agence". Les syndicats unanimes dénoncent "une situation de plus en plus difficile et intolérable" et des "services dégradés pour les usagers" alors que la fusion ANPE-Assedic était censée améliorer leur accueil.
Alors que les 46.000 salariés de Pôle emploi sont confrontés à un flux massif de nouveaux inscrits au chômage depuis l'été 2008, l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT, Snpa, SNU, Unsa, Sud emploi) déplore "des convocations systématiques des demandeurs d'emploi profondément inadaptées à leurs besoins réels et qui leur nient toute possibilité d'être reçus à leur demande". Elle critique aussi "le management par objectif" prévalant à Pôle emploi, la quantité "insupportable" de demandeurs d'emploi suivis par conseiller, le recours accru à la sous-traitance d'organismes privés.
Montée de stress
Le MNCP (chômeurs) s'est déclaré solidaire de la grève, affirmant que "le service public de l'emploi est débordé, ses agents insuffisamment formés sont perdus, et le public concerné est désorienté". Cet appel à la grève intervient alors que direction et syndicats négocient la convention collective, "à marche forcée" selon ces derniers, et que les premières élections professionnelles ont lieu à partir du 9 novembre, périodes "toujours plus agitées" selon la direction.
Christian Charpy a récemment souhaité "être plus à l'écoute des préoccupations des conseillers", notamment sur "leur sécurité et leurs conditions de travail". La montée du stress s'est traduite par 63 agressions physiques et 2093 verbales en huit mois selon la direction, chiffre "incomplet" pour le SNU. "A Pôle emploi, je ne veux pas attendre qu'il y ait des accidents ou des drames comme ce qui a été vécu à France Télécom pour qu'on bouge", a assuré Laurent Wauquiez, disant avoir demandé un plan d'action "tout de suite". Il y a urgence : certains évoquent déjà des cas de tentatives de suicide. Le spectre de France Télécom n'est pas loin.
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