11/04/2010

Les forces spéciales US, pour essayé d’effacer des preuves, ont creusé les corps de leurs victimes afin d’extraire les balles

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Les forces spéciales américaines ont essayé de dissimuler les faits après un raid qui a tourné au carnage en Afghanistan



Selon le célèbre quotidien londonien Times, des soldats des forces spéciales US, pour essayé d’effacer des preuves, ont creusé les corps de leurs victimes afin d’extraire les balles, suite à un sanglant raid dans la nuit du 12 Février 2010, puis ont lavé les même cadavres et les lieux avec de l’alcool.



Un raid nocturne lancé par des soldats américains et afghans sur une maison de notables dans le village de Khataba, en dehors de Gardez dans l’est de l’Afghanistan où se déroulaient ce jour là les réjouissances d’un baptême a tourné au carnage. Cinq personnes ont été tuées, dont deux frères, l’un Dawood, âgé de 43 ans, fut la première personne tuée durant l’assaut. Policier de longue date, réputé et aguerri, il avait été promu récemment à la tête du renseignement dans un des districts les moins sûrs de la province de Paktia.



Son frère, Saranwal Zahir, qui était procureur dans le district d’Ahmadabad, ainsi que trois femmes qui étaient accroupies derrière lui dans le couloir, ont été touchées par le même tir en rafale. Bibi Shirin, âgée de 22 ans, avait quatre enfants âgés de moins de 5 ans. Bibi Saleha, 37 ans, avait 11 enfants. Toutes deux, selon leurs proches, étaient enceintes. Elles ont été tuées sur le coup. La mère des deux hommes, Bibi Sabsparie, déclare que Shirin était enceinte de quatre mois et Saleha de cinq mois. La dernière victime, Gulalai, âgée de 18 ans, était fiancée. Elle est décédée de ses blessures. "Nous avions déjà tout acheté pour le mariage", soupire celui qui devait être son beau-père, Sayed Mohammed Mal, Vice-Chancelier de l’Université de Gardez. Un adolescent de quinze ans a également été blessé.



Dans un communiqué publié après le raid les force spécial américaine de l’Otan et diffuse par le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines ont essaye à cacher leur responsabilité affirmait que ses soldats avaient découvert dans une chambre des corps de femmes "les forces conjointes opérant à Gardez font une macabre découverte, des corps de femmes tuées, ligotées et bâillonnées. Plusieurs insurgés ont engagé le combat contre la force conjointe et ont été tués lors des échanges de tirs."





En réalité les affirmations de l’OTAN sont délibérément fausses. Plus d’une douzaine de survivants, dont des fonctionnaires, des responsables de la police et un chef religieux, interrogés sur la scène de l’attaque et alentour, affirment que les auteurs de ces crimes étaient des soldats américains.



La nuit de cet assaut, environ 25 hommes, amis et parents, s’étaient rassemblés au domicile du commandant Dawood dans le petit village de Khataba, pour célébrer le baptême d’un nouveau-né. Assis côte à côte le long des murs d’une chambre d’hôtes, les hommes avaient dansé tour à tour, pendant que jouaient les musiciens. Le chanteur, Mohammed Sediq Mahmoudi, âgé de 24 ans, précise que quelque temps après 3 heures du matin l’un des musiciens, Dur Mohammed, est sorti pour aller aux toilettes. "Quelqu’un a braqué une lampe sur son visage et il a alors couru vers l’intérieur en avertissant que les talibans étaient dehors", déclare M. Sediq.



Le lieutenant-colonel Zamarud Zazai, qui dirige le service de renseignement de la police de Gardez, déclare : "Des deux cotés, ont a cru que l’autre groupe était taliban." Le commandant Dawoud a couru vers les pièces où se trouvait sa famille, avec son fils Sediqullah, âgé de 15 ans. A mi-chemin à travers la cour, ils ont été abattus par un tireur posté sur le toit. Le commandant Dawoud a été tué. Sediqullah, touché à deux reprises, a survécu, racontent ses oncles.



Les tirs ont cessé et les soldats ont crié en pachtoune, ordonnant à tous de sortir à l’extérieur. Waheedullah, un chauffeur d’ambulance, déclare que leur accent était celui de Kandahar.



Dans le couloir situé de l’autre côté de l’enceinte des bâtiments, les femmes se sont précipitées pour soigner les blessés. La mère du commandant Dawood raconte : "Zahir a crié, "Ne tirez pas, nous travaillons pour le gouvernement". Mais tandis qu’il parlait, ils ont tiré à nouveau. Je l’ai vu tomber. Je me suis retourné et j’ai vu que ma belle-fille et les autres femmes étaient mortes."





Mohamed Sabir, âgé de 26 ans, qui est le plus jeune frère du commandant de Dawood et de Zahir, a fait partie des huit hommes qui ont été arrêtés et transportés par avion vers une base située à proximité, dans la province de Paktika. Ils ont été détenus pendant quatre jours et interrogés par un américain en civil qui leur a montré des photos de l’homme qu’ils suspectaient. "J’ai dit : "Oui, c’est Shamsuddin. Il était à la fête. Pourquoi ne l’avez-vous pas arrêté ?", raconte Sabir. Ils ont ensuite été libérés sans être inculpés. Shamsuddin - qui avait travaillé durant cinq mois à la réparation des générateurs électriques de la base américaine locale - s’est livré de lui-même pour subir un interrogatoire. Il a été lui aussi libéré sans aucune inculpation.



L’OTAN a admis la responsabilité de tous les décès pour la première fois seulement le 4 avril. Il avait d’abord prétendu que les femmes était mort depuis plusieurs heures lorsque la force d’assaut a découvert leurs corps.



"Malgré les rapports précédents, nous avons déterminé que les femmes ont été accidentellement tués à la suite de la fusillade"", a déclaré le lieutenant-colonel Todd Breasseale, un porte-parole de l’Otan. La coalition a continué de nier qu’il y avait eu une opération de dissimulation et a déclaré que son enquête judiciaire, qui est en cours, n’a trouvé aucune preuve de conduite inappropriée.



Pourtant au moins 11 balles ont été tirées au cours du raid, par deux hommes armés américains positionnés sur le toit de l’enceinte. Seuls sept balles ont été retrouvés sur les lieux....



En fin le 8 avril le vice-amiral William McRaven se rendu dans le village de Khataba pour présenter des excuses personnelles l’armée américaine a reconnu son implication dans les meurtres au début du mois.





Accompagné par des dizaines de soldats afghans, le vice-amiral William McRaven, chef de la "Joint Special Operations Command", a passé une heure sur les lieux des massacres. "Je suis le commandant des hommes qui a tué accidentellement vos proches", dit l’amiral McRaven a Haji Sharabuddin, le patriarche de la famille. "Je suis venu ici aujourd’hui pour exprimer mes condoléances à vous et à votre famille et vos amis. Je suis venu aujourd’hui pour vous demander pardon pour ces terribles tragédies."



Ce fut un revirement remarquable par l’armée américaine, qui, pendant deux mois après les massacres a refusé de dire quelles unités avaient été impliqués ou de prendre la responsabilité du massacre.



Par l’intermédiaire des doyens du village, les américains ont proposé une indemnisation de 2 000 dollars pour chacune des victimes, mais une famille a rejeté "l’argent du sang".



"La vie humaine n’a aucune valeur" se lamente Bibi Sabsparie. "Ils ont tué notre famille, puis ils sont venus et ont apporté de l’argent. L’argent ne ramènera pas les nôtres."



http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/afghanistan/article7060395.ece



http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/afghanistan/article7061709.ece



http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/afghanistan/article7087637.ece



http://www.csmonitor.com/World/Asia-South-Central/2010/0408/US-military-offers-sheep-in-apology-for-Afghanistan-deaths



http://www.isaf.nato.int/en/article/isaf-releases/gardez-investigation-concludes.html





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