22/05/2010

« Sarkozy a une responsabilité dans l’aggravation de la famine »

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Merci Cat & B-A !


Le président de la région de Kidal (Nord du Mali) à El Khabar


« Sarkozy a une responsabilité dans l’aggravation de la famine »



El Khabar : M. Abdou Salam AG Assalat, votre région est connue pour les sécheresses récurrentes. Pourquoi, depuis le temps, vous n’aviez pas essayé de trouver des palliatifs ou des réponses matérielles pour éviter ce genre de graves situations ?
Abdou Salam AG Assalat: Merci, d’abord pour votre journal El Khabar, pour l’écho qui nous parvient de chez vous, de ce pays frère et de ce grand peuple. Nous partageons avec vous près de 2000 Km de frontières. Aujourd’hui, aucun centimètre n’est balisé et on ne sait pas si on est pleinement au Mali ou pleinement en Algérie. Cette situation était, bien avant certains événements, une aubaine parce que nous coexistions dans la sérénité et la fraternité.
Ma région a une longue histoire avec les déficits pluviométriques mais nous nous y accommodons grâce au troc, aux échanges et grandes étendues qui nous unissent et qui nous permettaient de toujours trouver des solutions.

El Khabar : Mais qu’est ce qui se passe aujourd’hui ?
Abdou Salam AG Assalat: Notre malheur vient des islamistes d’abord qui infectent notre région, faisant d’elle, un point de mire de tous les va-t-en guerre de ce monde.
Ensuite des divergences politiques entre le Mali et ses voisins depuis que la France de Sarkozy y a mis les pieds sous couvert de la libération de ses otages et de la lutte anti-terroriste. Et depuis qu’Amadou Toumani Touré a mis en œuvre le plan de Paris (pour lequel Bernard Kouchner s’est déplacé deux fois et Sarkozy, une fois. NDLR), les relations bilatérales et multilatérales du Mali avec ses voisins ont périclité.

El Khabar : ATT a, peut être, surestimé les capacités de son pays pour faire face aux besoins du peuple malien ou alors il a cru aux promesses de Sarkozy ?
Abdou Salam AG Assalat: Vous savez que je reconnais que le président n’a jamais lésiné sur les moyens et n’a jamais fait l’économie de ses efforts pour le peuple malien en général et cette région en particulier. Je ne souhaite pas être dans la position qui est la sienne aujourd’hui et je reconnais aussi que l’aide qui nous arrive, c’est grâce à lui et au gouvernement mais, malheureusement, elle est en deçà des besoins primaires.
Vous savez qu’en imposant au Mali sa solution pour libérer son otage, la France a mis notre pays dans une position inconfortable avec ses voisins l’Algérie et la Mauritanie. Alger a pris des mesures pour surveiller ses frontières, d’une longueur de 2000Km, limitant, pour cela, la libre circulation des biens, des personnes, du bétail et des vivres.
C’est à peu près la même chose avec la Mauritanie qui a fermé 25 des 35 postes frontières avec la région nord de Tombouctou. Les pressions de Sarkozy ont eu des conséquences géopolitiques qui, elles, ont généré des dégâts collatéraux au peuple malien. Tout cela a abouti à l’aggravation de la famine et à la perte du bétail.

El Khabar : Mais qu’est ce qui prime pour vous ?
Abdou Salam AG Assalat : Les hommes, c’est clair. Mais aussi le bétail qui est fondamental dans la chaîne alimentaire et nos besoins immédiats sont de 50 millions de dollars. C’est une urgence absolue. Ensuite, il faut désenclaver la région en soutenant la libre circulation avec l’Algérie qui est appelée au nom de l’amitié, du bon voisinage et de la fraternité à nous aider.

El Khabar : Comment se présente, en ce moment, le front social à Kidal ?
Abdou Salam AG Assalat : La rébellion sociale est dépassée, elle est d’un autre temps. Aujourd’hui, c’est la solidarité, l’entraide et la lutte commune contre la famine

El Khabar : L’aide militaire française est arrivée, dit-on dans certaines chancelleries !
Abdou Salam AG Assalat : Peut être, je ne m’occupe de cet aspect, ce ne sont pas mes prérogatives mais ce que je sais, c’est que l’aide alimentaire américaine et l’aide alimentaire française sont un leurre. En tout cas, la France a eu ce que veut Sarkozy et les Maliens qui meurent de faim n’est pas sa tasse de thé.

El Khabar : Qu’attendez-vous de l’Algérie et de la Mauritanie ?
Abdou Salam AG Assalat : De la Mauritanie, nous attendons sa compréhension et son amitié parce que nous avons des relations ancestrales. De l’Algérie aussi, sauf que sa contribution réside aussi dans la lutte contre la famine et pour le co-développement. Je sais que M. Bouteflika est un homme sensible, mu aussi par son islamité et son africanité.

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