24/08/2010

elle refuse la légion d'honneur....

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"une politique intolérable"

Pour protester contre les expulsions de sans-papiers, Anne-Marie Gouvet médecin anesthésiste, a décidé de refuser la décoration qu'elle devait recevoir en janvier.


J'ai conscience de la gravité de mon acte. » Anne-Marie Gouvet, 60 ans, faisait partie de la promotion du 14 Juillet. Médecin anesthésiste à la polyclinique de Navarre, elle avait été élevée au rang de Chevalier de la Légion d'honneur. Elle vient de décider de refuser cette décoration de prestige qu'elle devait recevoir en janvier.

La raison ? Elle s'en est expliquée via une lettre adressée hier au président de la République Nicolas Sarkozy. « Je ne peux, ni ne veux être associée, de près ou de loin, à la politique mise en oeuvre par votre gouvernement vis-à-vis des gens du voyage, stigmatisés comme seuls, ou presque, responsables de l'insécurité dans notre pays que j'aime profondément », précise-t-elle.

Anne-Marie Gouvet a consacré « la moitié » de sa vie (une trentaine d'années) à des missions humanitaires menées dans le monde entier. Au Rwanda, au Liban, en Iran lors du tremblement de terre, en Inde, et plusieurs fois en Afghanistan. « J'ai travaillé dans trop de camps de déplacés pour tolérer la manière dont sont traités par la France les réfugiés et autres « sans-papiers », argumente, le médecin anesthésiste de la polyclinique de Navarre. (....) Comment pourrais-je partir prochainement en Afghanistan, en Mongolie, ou ailleurs avec cette décoration, tandis que les Roms, citoyens européens, vivent dans la boue et assistent, impuissants, à la destruction au bulldozer de leurs rudimentaires campements, avant d'être mis dans un avion vers un avenir aussi pitoyable qu'incertain (...). ».


Anne-Marie Gouvet avait été élevée au rang de Chevalier de la Légion d'honneur suite à une demande effectuée par son fils sans qu'elle soit « au courant ». « Cette prestigieuse distinction, que j'ai tenu à vous décerner sur la réserve présidentielle, récompense votre engagement fidèle au service de la France, lui a écrit le président de la République dans un courrier officiel en date du 12 juillet. Elle vient couronner votre dévouement et votre brillant parcours ». L'anesthésiste assure ne pas courir après ce genre de distinction. « Mais j'en étais extrêmement fière, affirme-t-elle aujourd'hui. Mon père et ma mère l'ont eue, mon grand-père aussi ».


Une politique « absolument intolérable »


Mais depuis, les annonces gouvernementales visant les gens du voyage sont passées par là. La goutte d'eau ? « Les dernières destructions de camps de Roms et les gens dans la gadoue avec les gosses dans les bras ». Et, après « mûre réflexion », Anne-Marie Gouvet a décidé de refuser la décoration. « Ce n'est pas facile à prendre comme décision, confie-t-elle. Il m'a fallu du courage. Je sais qu'il va y avoir des réactions ». Mais le médecin humanitaire ne veut pas avoir le sentiment de cautionner une politique qui lui apparaît « absolument intolérable ». Et contraire à une des devises de « Médecins du Monde » qu'elle tente d'appliquer : « Nous soignons ceux que le monde oublie peu à peu ».


>> Comme le prêtre lillois

La démarche du médecin anesthésiste palois n'est pas un cas isolé. Dimanche, on a appris que le père Arthur Hervet, un prêtre assomptionniste lillois très engagé dans la défense des Roms, avait décidé de rendre au ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, sa médaille de l'ordre national du Mérite. Il entendait ainsi protester contre la politique menée par le gouvernement à l'encontre des Roms en situation irrégulière. Anne-Marie Gouvet, l'anesthésiste paloise qui vient elle aussi de refuser sa Légion d'honneur, assure que sa décision était prise avant d'avoir eu connaissance du coup d'éclat du prêtre lillois : «Je n'étais absolument pas au courant».



À noter par ailleurs, qu'un professeur au collège de France, Jacques Bouveresse a annoncé récemment qu'il refusait lui aussi la Légion d'honneur qui lui a été octroyée lors de la promotion du 14 Juillet. Il entendait pour sa part dénoncer, non pas précisément les expulsions de sans-papiers, mais « la politique adoptée à l'égard de l'Éducation nationale et de la question des services publics en général ».

source: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/

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