20/11/2010

En Italie aussi

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Italie : le mouvement contre la destruction du système éducatif et pour de nouveaux droits en marche vers la grève générale

mis en ligne vendredi 19 novembre 2010 par Ludo

Comme nous en parlions récemment dans notre article « Italie, contre la réforme Gelmini de l’université, étudiants et précaires relancent la vague de contestation », après L’Onda (la vague) de l’an dernier qui avait repoussé les assauts de la ministre de l’instruction publique, Mariastella Gelmini, un nouveau mouvement s’affirme en ce mois de novembre. Revendiquant « Riprendiaomici il futuro » (Reprenons-nous le futur) et affirmant que le mouvement ne cessera pas avant le retrait total du nouveau décret de loi, synonyme de destruction de l’université publique, le rendez-vous du 17 novembre a été un grand succès.

A Turin, le cortège de trente mille étudiants, lycéens, chercheurs et enseignants a paralysé le centre ville. L’une des deux grandes gares turinoises, Porta Nuova, a été occupée ainsi que les voies ferrées par sept mille lycéens ayant su déjouer le dispositif policier...

Les étudiants, eux, avaient choisi d’autres cibles en déambulant dans le centre de la capitale piémontaise. Plusieurs moments de contestation ciblée, non violente, rythmèrent leur itinéraire. Devant le siège de la banque San Paolo très intéressée et influente dans la privatisation de l’université, Piazza Castello pour dénoncer la baisse annoncée de 90% du Fonds des bourses d’études, au Rectorat pour exiger le remboursement du premier versement des taxes étudiantes au regard de la baisse des dépenses et des investissements dans l’université, sans oublier la dénonciation du président de la Région, Roberto Cota (Lega Nord), et de sa majorité qui ont signé un accord avec « il Movimento per la vita » (le mouvement pour la vie) pour faire entrer ces militants anti-avortement dans les dispensaires publics. A la fin de ce cortège, a pris forme une assemblée à la faculté de mathématique, laquelle est occupée jusqu’au fin 25 novembre, date probable du vote du décret de loi. Les cours sont donc actuellement bloqués et remplacés par des assemblées, débats, séminaires et initiatives en faveur des droits et de la citoyenneté recoupant ainsi les luttes actuelles menées par les migrants et les associations et collectifs les soutenant.

A Padoue, c’est un cortège de trois mille lycéens, étudiants et chercheurs, avec pour banderole d’ouverture « le savoir est un bien commun, reprenons-nous le futur » qui a traversé la ville en y bloquant, de fait, les flux des principaux axes et carrefours routiers.

Une intervention rapide à une initiative du syndicat CGIL à laquelle participait la secrétaire générale de la confédération, Susanna Camusso, invitait celle-ci et la direction syndicale à lancer un mouvement de grève générale. La manifestation sauvage entendue comme un instrument de blocage réel des flux de la production urbaine, se rendait ensuite vers le campus des facs scientifiques, dans le quartier Portello, déjà en situation d’occupation puis partit vers la fac de psychologie, elle aussi occupée, paralysant ainsi une des artères principales de Padoue, en direction de Venise. Après quelque temps, c’était autour d’un axe important du centre ville d’être bloqué par la tenue d’une assemblée où le retrait de la réforme et le refinancement de l’ensemble du système éducatif étaient exigés ainsi que l’instauration de nouveaux droits devant répondre à la précarisation généralisée. L’appel à la grève générale et au blocage de l’économie.

A Bologne, ils étaient quatre mille à envahir le centre-ville s’opposant à la précarité et au projet de Gelmini, appelant à la réappropriation du futur et à la grève générale. Les étudiants arboraient de nombreux panneaux et banderoles relayant la campagne régionale pour un revenu minimum garanti « Yes we cash ! ».

Quittant le centre, sans en avoir l’autorisation, la ballade bloquante pouvait commencer... Cible principale, le rectorat ! Une occupation momentanée fut imposée au recteur en personne qui fut un peu poussé par les occupants déclara s’engager à défendre le droit et l’accès à l’éducation. Piazza Santo Stefano la mobilisation s’est poursuivie par une assemblée publique et des concerts jusqu’à tard le soir.

A Rome, là aussi la journée a été belle ! Ce pari commun à d’autres centaines de milliers d’étudiants, de lycéens, de précaires, qui, de part l’Europe, ont décidé de refuser radicalement les politiques d’austérité a fait exister ce rendez-vous du 17 novembre en faisant une journée de lutte non rituelle relançant avec force la bataille contre la ministre Gelmini, le gouvernement et Berlusconi. Dès le début de la matinée, des piquets étaient organisés à l’université La Sapienza, l’entrée y était ornée d’une banderole demandant « Quel futur parmi ses ruines ? » alors que retentissait d’un sound system London Calling. Des milliers d’étudiants partirent plus tard en manifestation rejoints par une forte présence des lycéens des établissements occupés depuis quelques jours ainsi que par de très nombreux les chercheurs. Arrivés près du Parlement, zone devenue interdite, les vingt mille manifestants ont décidé de braver les interdictions... Les premières files de manifestants s’étaient protégées au gré de boucliers, en forme de livres, faits de mousse. La police tenta de les repousser mais prenant de nombreuses artères en plusieurs groupes dans une course effrénée, des milliers réussirent à atteindre leur cible et se retrouvèrent ainsi devant le siège des députés. Puis repartirent dans les différentes facultés pour organiser les initiatives des prochains jours.

En tout, ce sont plus de deux cents mille manifestantEs qui ont participé à cette journée de mobilisation, des dizaines de ville ont ainsi connu des manif sauvages où la production de richesses a été fortement ralentie.

Ces scènes, ces moments, nous sommes nombreux à les connaître, à les avoir vécus ces derniers temps de par l’Europe mais aussi dans d’autres régions du monde. Nous ne paierons pas leur crise, ni n’accepterons la destruction des communs au profit de quelques milliers d’individus et de la logique mortifère du capitalisme. Nous voulons beaucoup et maintenant, parce que nous sommes nombreux et que nous n’avons pas à attendre !

ludo, HNS-info

Sources (en italien) :
- Global Project
- Uniriot
- Padova in movimento

un article propulsé par TORAPAMAVOA :
http://torapamavoa.blogspot.com Clikez LIRE LA SUITE ci dessous pour lire la suite de l'article...^^

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