Dans le plus grand secret, la France vient d’accueillir un personnage qu’on imaginerait plutôt devant la Cour pénal internationale de La Haye. Bachir Saleh, libyen francophone, a pris ses quartiers à Paris.
Il déambule avec sa petite famille sur les Champs-Elysées, gentiment chaperonné par la police française. Si les poulets de Guéant le couvent du regard, c’est qu’il a été pendant 15 ans l’homme de confiance du colonel Kadhafi. Il sait donc tout sur tout le monde. Ce qui fait de lui une sorte de grenade dégoupillée. « Les rendez-vous avec le guide passaient par lui », témoigne un diplomate longtemps en poste à Tripoli. Y compris les contacts avec les Français: c’est lui qui servait d’interprète à Patrick Ollier quand, à partir de 2003, le compagnon de MAM ( à l’ époque ministre de la Défense) s’est mis à fréquenter assidûment la Libye.
Incontournable au Palais, Saleh ne gérait pas seulement l’agenda de Kadhafi. Infirmières bulgares, contrats industriels, commissions, il avait l’oeil sur tout. Fort de sa confiance, il tenait même les cordons de la bourse personnelle de Kadhafi. « C’était une sorte d’intendant général, il en savait plus que le patron de la Banque centrale libyenne sur les cadeaux faits aux amis étrangers. Si Kadhafi disait : »Il faut donner 2 millions de dollars à untel », c’est lui qui s’en occupait« , se souvient le même diplomate.
A partir de 2007, Saleh devient surtout l’interlocuteur privilégié de Claude Guéant, très assidu chez le colonel Kadhafi. C’est d’ailleurs au retour d’une visite au guide et à Saleh que son ami Takieddine se fait pincer au Bourget, en 2011, avec une valise pleine de billets. De son côté, Saleh multiplie les virées à Paris, tentant même une médiation au début de la guerre entre la France et Kadhafi.
La fin tragique de Kadhafi l’a incité à demander de l’aide à ses amis. Ces derniers ont d’abord fait la sourde oreille. Mais sans doute Saleh a-t-il su se montrer persuasif, car Guéant s’est mis au boulot.
Ministre de la Défense, Gérard Longuet s’est rendu à Tripoli, fin février, pour prendre langue avec son homologue du Conseil national de transition ( CNT), membre de la tribu bédouine des Zintane, du nom de la ville où est toujours détenu Saïf, le fils chéri de Kadhafi. Et un scénario a été mis au point. Acte 1: Saleh, en fuite depuis des mois, est invité à se livrer. Version officielle: il s’est fait attraper. Acte 2: Saleh, fidèle entre les fidèles de Kadhafi, est libéré 2 jours plus tard, dans des conditions incroyables. Conduit à la frontière tunisienne, il a gagné l’île de Djerba, à 2h de là, avant de monter à bord d’un avion qui l’a conduit en France.
Ce départ a beaucoup agacé certains dirigeants libyens. Le 22 mars, Ahmed Zubair, membre du CNT pour la Cyrénaïque, a piqué une grosse colère lors d’une interview accordée à « Qurina », un journal en ligne, dénonçant « le manque de transparence dans la libération de Saleh« .
Restait pour la France à trouver un statut à l’intéressé. L’homme étant originaire d’ Agadez, non loin de la frontière entre le Niger et la Libye, les réseaux de la Françafrique ont été mis à contribution. Après 2 voyages sur place, Saleh a obtenu des autorités de Niamey un beau passeport diplomatique, et l’immunité qui va avec…
Interrogé sur la présence de ce grand argentier, Guéant n’a pas pu nier. Il a fait répondre que Saleh avait bien un passeport diplomatique du Niger et qu’il bénéficiait d’une autorisation « provisoire » de séjour pour 3 mois, puisque « sa famille réside en France ».
Guéant converti au regroupement familial ? La situation est grave
le canard enchainé
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
http://torapamavoa.blogspot.com Clikez "plus d'infos" ci dessous pour lire la suite de l'article...^^
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire