WASHINGTON (AFP) - La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, s'est félicitée mardi de ses premiers entretiens avec les responsables français au cours d'une visite de deux jours à Paris, prédisant l'avènement de relations "excellentes" avec la France.
Le président Nicolas Sarkozy, que Mme Rice a rencontré en tête-à-tête lundi matin à l'Elysée, avant une réunion élargie sur le Darfour, "veut les relations les meilleures possible avec les Etats-Unis", a-t-elle indiqué à quelques journalistes dans l'avion la ramenant à Washington.
"Nous aurons toujours des divergences", a-t-elle ajouté, mais les dirigeants français "veulent vraiment renforcer la coopération franco-américaine".
Elle a notamment cité la décision française de maintenir des forces en Afghanistan et de renforcer sa participation à la formation de l'armée afghane.
"Ils ont envoyé des signaux forts du fait qu'ils veulent de très bonnes relations (avec les Etats-Unis). Je pense donc que ce seront des relations excellentes".
Outre M. Sarkozy, Mme Rice a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avec qui elle a passé une bonne partie de la journée de lundi à l'occasion d'une conférence internationale sur le Kosovo.
Elle a aussi été reçue avec tous les honneurs au ministère de la Défense par Hervé Morin, une réception qu'elle a qualifiée de "magnifique". "Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, la Marseillaise me fait toujours de l'effet", a-t-elle assuré.
Tout au long de son séjour à Paris, les dirigeants français ont multiplié les attentions à l'égard de Mme Rice: à l'Elysée, Nicolas Sarkozy lui a remis un bouquet de fleurs, au Quai d'Orsay, Bernard Kouchner l'a embrassée sur les deux joues.
Au point que Mme Rice a rappelé la dette des Etats-Unis envers la France, après l'intervention de La Fayette aux côtés des révolutionnaires américaines. "Je pense qu'on pourrait dire qu'il n'y aurait peut-être pas eu d'Etats-Unis d'Amérique sans votre aide", a-t-elle déclaré dimanche au cours d'une conférence de presse commune avec M. Kouchner.
La relation franco-américaine, mise à mal par l'opposition de la France à la guerre en Irak, s'est nettement améliorée depuis une visite du président George W. Bush il y a deux ans, mais l'administration américaine n'a jamais vraiment pardonné à Jacques Chirac la menace de veto de la France à une résolution de l'ONU autorisant l'invasion de l'Irak.
Avec l'arrivée au pouvoir en France de Nicolas Sarkozy, ardent avocat du réchauffement avec Washington dès les premiers jours de sa campagne électorale, l'administration américaine se sent plus en confiance, a-t-on souligné dans l'entourage de Mme Rice.
En outre, la décision de M. Sarkozy de nommer M. Kouchner à la tête de la diplomatie française a ravi Washington car son intérêt pour les causes humanitaires rejoint la stratégie de défense des libertés de l'administration Bush, a-t-on noté de même source.
Autre signe rassurant, selon Washington, M. Sarkozy a réaffirmé à Mme Rice son engagement envers le Liban et exclu une reprise "pour l'heure" d'un dialogue à haut niveau avec la Syrie.
"Le président Chirac s'intéressait beaucoup au Liban et je pense que le gouvernement de M. Sarkozy a montré qu'il continuerait de s'intéresser beaucoup au Liban et de coopérer avec les Etats-Unis au nom du gouvernement démocratiquement élu" du Premier ministre Fouad Siniora, a noté mardi Mme Rice.
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