01/06/2007

Gerbant

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jeudi 31 mai 2007, 15h32
Une enfant de 8 ans et ses parents libérés après deux nuits en rétention

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MARSEILLE (AFP) - Une petite fille de huit ans et ses parents originaires de l'ex-URSS, sous le coup d'une mesure d'expulsion, ont passé deux nuits dans un centre de rétention de Marseille avant d'être libérés jeudi par un juge des libertés et de la détention (JLD) qui a qualifié leur interpellation de "douteuse", a indiqué leur avocate à l'AFP.
Le placement en rétention d'une famille et de leur enfant était jusqu'alors inédit à Marseille.

Cette famille, établie à Toulouse, avait été interpellée mardi à l'aube dans l'hôtel où elle était hébergée par la préfecture du Lot-et-Garonne, placée une matinée en garde à vue puis transférée au centre de rétention du Canet à Marseille, a précisé Me Anaïs Léonard, dénonçant "une procédure proprement ahurissante".

Selon l'avocate, cette interpellation faisait suite à une "dénonciation anonyme" particulièrement précise puisque l'informateur avait communiqué l'état-civil complet de la famille (identité avec orthographe précise, lieu et date de naissance) ainsi que l'adresse et le numéro de chambre de leur hôtel. Des éléments a priori connus des seuls services de la préfecture, a souligné l'avocate.

Le centre de rétention du Canet avait été averti de leur arrivée dès le 25 mai alors que cet appel anonyme date du 28 mai, s'est indignée l'avocate.

"La mobilisation autour de cette famille à Toulouse est sans aucun doute l'une des raisons pour lesquelles la préfecture a provoqué leur transfert à Marseille", a souligné Me Léonard.

Le père est un Russe d'origine syrienne et son épouse, d'origine arménienne mais née en Azerbaïdjan, n'est reconnue par aucun de ces deux pays. La famille vit depuis cinq ans en France en toute légalité, selon Mme Léonard.

Ce n'est que depuis le 11 avril que la famille est sous le coup d'une mesure d'expulsion après le rejet de sa demande de séjour. Elle a fait appel de ce rejet ce qui suspend la mesure, a précisé son avocate qui a intenté un recours devant le tribunal administratif contre l'obligation de quitter le territoire français.

Une quarantaine de sympathisants du Réseau éducation sans frontières (RESF) s'étaient rassemblés mercredi devant le centre de rétention du Canet pour soutenir la famille.

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