29/06/2007

A Lyon, Nicolas Sarkozy fait l'éloge du "travailler plus"

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LYON (Reuters) - C'est en président "chef d'équipe" que Nicolas Sarkozy s'est rendu vendredi à Lyon, où il a distillé son credo "travailler plus pour gagner plus" à l'approche de la présentation au Parlement du "paquet fiscal".

Dans les deux sites qu'il a visités - un chantier de BTP et une jeune société spécialisée dans l'optique - le chef de l'Etat s'est livré à une explication de texte du train de mesures pour l'emploi, le travail et le pouvoir d'achat qui doit être examiné par les députés à partir du 10 juillet.

Au lendemain de l'annonce par le gouvernement des chiffres du chômage pour le mois de mai, passé sous la barre des deux millions de demandeurs d'emploi pour la première fois depuis environ 25 ans, le président s'est gardé de crier victoire.

"On est encore trop haut", a-t-il dit, rappelant son objectif d'atteindre le plein emploi, soit un taux de chômage de 5% de la population active contre 8,1% aujourd'hui.

En réponse à l'opposition socialiste qui lui reproche son omniprésence sur les dossiers, au risque de faire de l'ombre au gouvernement, Nicolas Sarkozy a affirmé être pleinement dans son rôle de "président de tous les Français".

"On dit 'il s'occupe de tout', mais je n'ai pas été élu pour m'occuper de rien ! Et si je pouvais m'occuper de plus de choses, d'ailleurs, je le ferais volontiers", a-t-il déclaré devant une cinquantaine d'ouvriers casqués de l'entreprise Fontanel qui l'écoutaient sur leur chantier.

Avec le Premier ministre, François Fillon, avec les ministres, "on essaie de se répartir la tâche", a-t-il expliqué. "Un leader, un chef, un élu (....) doit être à la tête de l'équipe. Il ne doit pas être derrière. Il doit être à la tête pour entraîner et pour assumer".

"Que répondez-vous à ceux qui disent "il est tout le temps sur le terrain ?", lui a demandé plus tard un journaliste. "Ils ont raison !", a répondu le président. "Et ceux qui disent que vous en faites trop ?" "Ils ont tort !"

"UN SYSTÈME GAGNANT-GAGNANT"

Pour ce déplacement, le chef de l'Etat était accompagné par la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, Christine Lagarde, dont il a fait l'éloge à plusieurs reprises. Le nouveau député UMP Dominique Perben et le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, qui s'affronteront l'an prochain aux municipales, étaient également là.

Aux ouvriers du bâtiment et aux entrepreneurs venus le rejoindre pour une table ronde chez Varioptic, Nicolas Sarkozy s'est appliqué à présenter sous son meilleur jour le projet de loi travail-emploi-pouvoir d'achat.

Ce texte prévoit notamment l'exonération d'impôt sur le revenu des heures supplémentaires effectuées à partir du 1er octobre 2007 et un allègement des cotisations sociales pour le salarié : le fameux "travailler plus pour gagner plus" que le candidat Sarkozy avait distillé durant sa campagne électorale.

En travaillant quelques heures de plus par mois, un ouvrier qui gagne 1.500 euros pourra augmenter son salaire de 10 à 15%, et ainsi favoriser la consommation et donc la croissance, a expliqué le président de la République.

"C'est un système gagnant-gagnant. On gagnera plus, on consommera plus, et ça donnera du travail aux autres", a-t-il dit, fustigeant "le partage du temps de travail, synonyme d'échec".

Lors de cette table ronde, Nicolas Sarkozy a fait l'éloge de la prise de risque et du droit à l'erreur. "On ne peut pas réussir du premier coup. En France il y a une fascination pour l'échec, pour la critique, c'est insupportable", a-t-il déploré. "La réussite n'est pas suspecte et l'échec n'est pas définitif".

Avant de repartir pour Paris, Nicolas Sarkozy a déjeuné dans une brasserie appartenant au chef Paul Bocuse, en compagnie des anciens candidats UMP aux récentes législatives dans le Rhône, gagnants et perdants.

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