La pollution de l'air en région parisienne "largement sous-évaluée", selon ESF
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PARIS (AFP) - La pollution de l'air en région parisienne serait "largement sous-évaluée", selon une étude publiée jeudi et transmise à l'AFP par l'association Ecologie sans frontière (ESF), qui met en cause l'insuffisance et l'obsolescence des dispositifs d'alerte.
Les conclusions des travaux réalisés par le bureau d'études indépendant Horizons "confirment que la pollution de l'air de l'agglomération parisienne est encore largement sous-évaluée, et que les nouvelles connaissances scientifiques devancent les réglementations actuelles", affirme ESF.
Selon cette étude, dévoilée jeudi par Le Parisien, l'air ambiant de la région parisienne est pollué par une "mixture de substances qui ne font pas toutes l'objet d'une règlementation", certains polluants étant "insuffisamment, voire pas du tout, surveillés".
L'inventaire des polluants émis dans l'air ambiant serait "ancien, incomplet et incertain". Ainsi, "les impacts pourraient être sous-évalués concernant d'importantes sources de pollution de l'agglomération" comme le trafic routier, le trafic aérien et les grandes installations de combustion, met en garde ESF.
Certains phénomènes comme les effets secondaires des technologies anti-pollution et la formation de polluants secondaires à partir de mélange de substances émis dans l'atmosphère seraient en outre "ignorés", selon l'étude.
Par ailleurs, "l'information délivrée en continu par le dispositif de surveillance renseigne peu sur la pollution des sites à très forte fréquentation, notamment à proximité du trafic automobile", déplore ESF dans une synthèse des conclusions de l'étude.
Les sites de mesures servant de base aux indices ATMO (indices de qualité de l'air) "sont très peu représentatifs de l'exposition réelle de la population", affirme ESF.
"Les risques encourus par la population sont totalement sous-évalués", alors qu'une "multiplication sensible des pics de pollution est à craindre", dénonce l'association.
ESF, qui a lancé une pétition disponible sur www.ecologiesansfrontiere.org, réclame une série de mesures, comme la prise en compte de la station située sur le boulevard périphérique parisien dans le déclenchement des procédures d'alerte ou l'ouverture de nouvelles stations de mesure de la pollution liée au trafic automobile dans toute l'agglomération parisienne.
Elle demande le lancement d'alertes spécifiques pour les populations vivant à proximité des axes de circulation, pour les automobilistes ainsi que la mise en place d'une information claire sur la pollution dans le métro parisien.
Elle exige également que "cessent les zones de non-droit en matière d'analyse de pollution" que sont, selon elle, les aéroports et réclame l'installation de capteurs et de procédures d'alerte sur toutes les zones aéroportuaires pouvant conduire à une limitation, voire à une interdiction, du trafic aérien.
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