07/06/2007

Franchise médicale

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mercredi 6 juin 2007, 19h45
Une franchise sur la santé produirait l'inverse de l'effet escompté, selon un expert

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PARIS (AFP) - Instaurer un dispositif de franchise médicale sur les remboursements de soins pour les dépenses de santé aurait "l'effet inverse du but recherché" et "accroîtrait les inégalités" d'accès aux soins, estime Jean de Kervasdoué, Professeur en Economie de la santé au Centre national des arts et métiers.

Le gouvernement veut mettre en place en 2008 quatre franchises médicales (consultations, hôpital, analyses médicales, médicaments) de 10 euros chacune, soit 40 euros par foyer.

Cette idée "ne marche pas et produit assez vite l'effet inverse du but recherché", affirme M. de Kervasdoué, ancien Directeur des Hôpitaux et auteur de nombreux ouvrages sur la sécurité sociale, dans une tribune au Monde daté de jeudi.

"Non seulement elle accroît les inégalités dans l'accès aux soins, mais elle contribue à la croissance des dépenses de santé: elle produit de l'inflation", ajoute-t-il.

M. Kervasdoué prend l'exemple du ticket "modérateur" non remboursé par la sécurité sociale et créé pour modérer la croissance des dépenses, mais qui "n'a rien modéré du tout" car "la quasi totalité de la population est couverte" par des mutuelles, assurances ou par la CMU, qui le prennent en charge.

Le chercheur se demande aussi ce que veut dire "responsabiliser" les malades, terme employé par Nicolas Sarkozy pour justifier ce dispositif. "52% des dépenses médicales sont engagées par 5% des Français qui sont vraiment malades. Sont-ils responsables de leur âge, de leur cancer ou de leur diabète ?", interroge-t-il.

"Un patient consulte parce qu'il a +mal au ventre+, il ne +demande+ pas que son médecin lui fasse des radiographies ou des analyses, il ne souhaite pas particulièrement qu'on l'opère, il désire simplement ne plus avoir mal ?", poursuit M. de Kervasdoué.

Selon lui, le système informatique de la "sécu" n'est pas capable de bâtir en quelques mois un système de franchises "aussi complexe", sauf à le faire en deux ans et en investissant 500 millions d'euros.

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