Médias
De Hersant à Bocal, Paris a sa télé locale
Le CSA a désigné les sept lauréats pour les quatre canaux de la TNT en Ile-de-France.
Par Raphaël GARRIGOS, Isabelle ROBERTS
QUOTIDIEN : jeudi 7 juin 2007
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Enfin ! Enfin, on va pouvoir tout savoir des délibérations du conseil municipal de Bièvre (Essonne). Merci ô Michel Boyon de réaliser un tel fantasme : ça y est, le CSA et son président ont annoncé le nom des lauréats de la TNT locale en Ile-de-France. Et, tiens, pour une fois, TF1, qui avait présenté un projet, il est vrai baroque, en association avec la Poste, n'est pas du lot. Ils sont sept : trois «gros» candidats décrochent un canal chacun et quatre «petits» devront s'empiler sur une quatrième chaîne. Avant fin 2007, une fois leurs conventions avec le CSA signées, les chaînes seront accessibles aux 12 millions de Franciliens, du moins à ceux qui ont un décodeur TNT.
Côté Seine : le week-end
«C'est le super week-end», chantait la philosophe Lorie. C'est l'air que va entonner Côté Seine, la chaîne du groupe Hersant (avec la Caisse d'épargne et le groupe Lagardère). «Nos temps forts seront les vendredis, samedis et dimanches, où nous concentrerons nos premières diffusions», indique Alain Armani, directeur général de Paris Cap, la chaîne locale sur le câble du groupe Hersant qui se transformera en Côté Seine . En semaine, indique Armani, «les programmes seront plus courts avec trois rendez-vous d'info : le matin, à la mi-journée et le soir. Soit trois heures et demie de programmes frais d'info de proximité par jour.» Le tout en espérant être à l'équilibre en 2010.
IDF 1 : plateau itinérant
Les petits malins qui pensaient décrypter Ile-de-France dans l'acronyme d'IDF 1 en sont pour leurs frais : ça veut dire «Idée» et «Famille». La chaîne est présidée par le producteur Jean-Luc Azoulay entouré de Michèle Cotta, ancienne patronne de France 2, et de Marc Tessier, ex-patron de France Télévisions. «Le côté familial, explique Marc Tessier, ce sont les thèmes qu'on abordera, c'est-à-dire les questions du quotidien. Ce n'est pas une télé qui parlera de monsieur le maire, mais de débats pratiques, de la vie scolaire : ce sera la chaîne des usagers.» Originalité d'IDF 1, elle sera itinérante, avec un plateau dans une ville francilienne différente chaque semaine, et elle entend croquer un tiers du marché pub en Ile-de-France, soit 15 millions d'euros.
LTF : pour les 15-34 ans
LTF (la Télé de tous les Franciliens) sera «une chaîne spectacles, culture, sports pour les 15-34 ans, mais aussi une vraie chaîne d'infos», indique Marc Pallain, de NRJ. C'est NRJ qui mène le projet LTF, en partenariat avec des chaînes locales franciliennes du câble. Soit une quarantaine de journalistes qui alimenteront l'antenne. Pallain entend «contribuer à constituer une identité francilienne» qui n'existe pas : «New York, ce n'est pas que Manhattan, c'est aussi le Bronx, Harlem... alors, nous ne parlerons pas que de Paris, mais aussi de la Seine Saint-Denis.» NRJ, déjà habituée au marché pub local avec les décrochages de ses radios, vise pour LTF «4 à 5 millions d'euros» de pub d'ici à trois ans.
Les assos en sandwich
C'est la chaîne club-sandwich : un canal partagé entre quatre télés qui prendront l'antenne à tour de rôle. Demain IDF déclinera la thématique emploi de la chaîne Demain TV. Ses trois colocataires sont des associatives : BDM TV pour Banlieues du monde veut «montrer la France en multicolore», Cinaps TV entend exploiter «la richesse de l'activité culturelle et scientifique de l'Ile-de-France». Quant à Télé Bocal, déjà vieille routière de la télé associative, eh bien, rigole le président de l'association, Richard Sovied : «On va faire du Bocal, c'est-à-dire faire chier le monde, laisser parler les gens, raconter ce qui se passe en bas de chez toi et la bagarre sur le marché Alexandre-Dumas.»
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