11/07/2007

Comment laboratoires pharmaceutiques et pharmaciens gonflent le prix des médicaments !

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Brigitte Rossigneux - Le Canard Enchaîné du mercredi 11 Juillet




Avec le très modeste « plan de redressement » de la Sécu annoncé la semaine dernière, labos et pharmaciens ne risquent pas de mettre la clé sous la porte en 2007. Les baisses exigées sur le prix des médicaments ne dépasseront pas, au total, 55 millions. En 2008, il leur en coûtera 210 millions. Beaucoup moins que les 325 millions espérés par la Caisse d’Assurances maladie. Quand à la fameuse franchise, prévue pour l’automne prochain, il n’est pas sûr qu’elle s’applique aux médicaments prescrits par les médecins. De toutes façons, pour sauver la Sécu, les labos, dont le chiffre d’affaires est de 19 milliards, ne consentiraient qu’un sacrifice de 210 millions. Héroïque !



Pourtant le haut Conseil pour l’avenir de la Sécu, qui s’est réuni le 28 juin vient d’indiquer qu’il serait temps de réviser à la baisse les bénefs des pharmaciens en supprimant leurs « marges arrières ». Cette appellation barbare désigne un système légal (c’est la loi Dutreil de janvier 2006), en vigueur aussi dans la grande distribution, qui permet aux fournisseurs d’accorder 15% de remise aux officines pour faire la promotion de leurs produits. Une remise qui gonfle artificiellement le coût de revient des médicaments.




Sur un médicament vendu 10 euros, le pharmacien, en plus des 2,60 euros de marge officielle, peut, grâce à cette « marge arrière », récupérer encore 1,50 euro. En contrepartie, il joue les VRP de la marque, utilise des sacs plastiques au sigle du labo, affiche des posters, distribue des dépliants. Sans cette ristourne consentie par la plupart des labos, le prix des médicaments fixé par l’Etat (sur proposition des industriels de la pharmacie !), pourraient baisser d’autant et les économies se chiffreraient à 2,7 milliards. Heureusement pour les pharmaciens, ce cauchemar n’est pas à l’ordre du jour. Pour l’instant, ils sont l’objet de toutes les attentions.




En réponse aux questions du canard, Sanofi jure que le service de répression des fraudes n’a rien trouvé à redire à ces pratiques. Ce que l’on confirme au Ministère des Finances.




Quand aux collaborateurs de Roselyne Bachelot, pharmacienne de formation, interrogés sur ce que leur ministre pensait de ces drôles de manières, ils répondent qu’elle n’en pense rien. En attendant la franchise médicale, voilà au moins qui est franc.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je vois que le degres de reflexion de certains journalistes du canard et proche de zero, cela montre a quel point les gens ont une opinion toute faite sur les pharmaciens, je suis pharmacien je gagne 1800 euros par mois j'ais fais 7 ans d'études...
mon patron s'est endetté sur 12 ans pour acheter sa pharmacie il lutte pour la rembourser en se payant a peine plus que moi mais comme lespahrmaciens sont des sales bourgeois de droite prennont leur se que nous pensons qu'ils gagnent...

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