09/07/2007

Des points pour les CRS selon les 'prises'...

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Les CRS du "93" incités par des évaluations à lutter contre la délinquance
AFP
Par Sylvie HUSSON et Anne-Sophie MOREL AFP - Lundi 9 juillet, 16h32

BOBIGNY (AFP) - Vingt points pour l'arrestation de l'auteur d'un vol avec violence, quatre pour l'interpellation d'un immigré clandestin, un point pour un automobiliste sans permis, les CRS de Seine-Saint-Denis sont incités à lutter contre la délinquance de voie publique, par un nouveau système d'évaluation.

Ce système "incitatif", testé depuis plusieurs mois "en Seine-Saint-Denis seulement", permet de "mieux utiliser" les CRS "notamment pour lutter contre la délinquance de voie publique", estime David Skuli, responsable de la sécurité publique, à l'origine de cette initiative, un département où sont en permanence déployés deux à quatre Compagnies républicaines de sécurité (CRS), soit 160 à 320 hommes.

Une seconde échelle, "de dissuasion", évalue l'impact de la présence (dissuasive ou non) de ces CRS, dans les centres commerçants des villes notamment.

"En les incitant à arrêter les voleurs à la portière plutôt que les auteurs de défauts de permis, on colle davantage aux besoins de la population", résume M. Skuli, conscient de répondre là aux attentes des habitants excédés par les contrôles routiers à répétition quand parallèlement les vols avec violence enregistraient en 2006 une hausse de 15,95%.

Pour Jany Cardon, secrétaire départemental de l'Unsa-police en Seine-Saint-Denis, ce système d'évaluation "n'est pas une solution". C'est "à la justice d'évaluer l'importance des délits" et "pas aux CRS" a-t-il expliqué. S'il pense que "la banlieue a besoin des CRS", il estime que ces renforts ne régleront jamais au fond "le problème de manque d'effectifs de policiers dans les quartiers".

De son côté, Sébastien Bailly, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance 93 estime que le système d'évaluation "remet à l'ordre du jour une notion de qualitatif dans le travail des CRS qui voient leur blason redoré en se concentrant sur la délinquance et non sur les contrôles routiers".

Un récent rapport de l'INHES avait souligné l'état accablant des relations entre la police et la population dans ce département. "Nous avons réorganisé l'emploi des CRS bien avant la remise de ce rapport, cela n'a aucun lien", assure M. Skuli.

L'expérimentation donne, selon lui, de premiers résultats "très satisfaisants".

"La part des infractions routières dans l'activité des CRS, qui dépassait les 50%, est tombé en six mois à 30%. Dans 70% des cas, les CRS se concentrent désormais sur l'important: les agressions contre les biens et les personnes, ou les violences urbaines", assure-t-il.

A Saint-Denis, la présence des unités motorisées CRS sur les axes très criminogènes, nationale N1 et autoroute A1 a, selon lui, "entraîné une diminution nette des vols portières de 20% depuis janvier sur ces secteurs".

En complément des évaluations, consigne a été passée aux commissaires d'utiliser les CRS par section de 20 hommes et non plus par compagnie entière (80), indique M. Skuli, pour "éviter l'effet de massification", ressenti par certains habitants comme une source inutile de tensions.

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