LEMONDE.FR avec AFP | 13.07.07 | 09h31 • Mis à jour le 13.07.07 | 09h39
La gauche critique le "présidentialisme accru" voulu par M. Sarkozy
La majorité salue le "souffle" apporté par le président
La gauche a vivement critiqué, vendredi 13 juillet, les pistes de réformes institutionnelles lancées par Nicolas Sarkozy dans son discours d'Epinal, la veille, y voyant la marque d'un présidentialisme écrasant, d'une "dérive présidentialiste", selon François Hollande.
"Il nous donne sa philosophie sur les institutions, c'est la philosophie gaulliste, et il l'accentue vers ce qu'on pourrait appeler une dérive présidentialiste – plus de pouvoir pour le président de la République", a affirmé le premier secrétaire du Parti socialiste sur France 2. "Néammoins, il ouvre un débat sur le statut de l'opposition, sur le renforcement des droits du Parlement. Eh bien, parlons-en !", a encore dit M. Hollande, expliquant qu'il aurait préféré que le débat ait lieu dans une commission "où l'ensemble des partis politiques auraient été représentés". "Nous avons plusieurs mois pour permettre que ce débat existe", a-t-il ajouté, précisant que le PS ferait des propositions sur le renforcement des droits du Parlement et le droit des citoyens, "pour que le débat puisse avoir lieu en transparence et en clarté".
"PRÉSIDENTIALISME ACCRU", SELON LE PCF
De son côté, le président du groupe socialiste au Sénat, Jean-Pierre Bel, a jugé "décevant" le discours du président. "Pour Nicolas Sarkozy, il faut que tout change afin que rien ne change", a ironise le sénateur de l'Ariège pour qui le chef de l'Etat "n'offre aucune perspective de rééquilibrage des institutions et de renforcement du pouvoir législatif". "Au contraire, s'insurge M. Bel, la possibilité offerte au président de s'exprimer devant le Parlement ne fait que lui offrir une tribune supplémentaire, sans organiser la mise en jeu de sa responsabilité."
Pour le PCF, la prestation de Nicolas Sarkozy "marque une volonté affirmée de renforcer les pouvoirs du président de la République et de maintenir le Parlement dans un rôle secondaire", ce que le Parti communiste dénonce en évoquant un "présidentialisme accru". La France a "besoin d'une profonde transformation des institutions qui enlève au président de la République les pouvoirs excessifs dont il dispose déjà" et qui "remette le pouvoir du Parlement" au cœur des institutions, explique le parti dans un communiqué.
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