31/08/2007

Belle bavure qui remonte à la surface

Partager
LE MONDE
Deux policiers poursuivis pour la mort d'un homme au commissariat de Sevran en 2006
30.08.07 | 20h21

Deux policiers affectés en juillet 2006 au commissariat de Sevran (Seine-Saint-Denis), où un homme conduit au poste en état d'excitation était mort par "asphyxie", ont été mis en examen en juillet pour "homicide involontaire", a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Les agents poursuivis pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence" sont les deux femmes qui occupaient le 26 juillet 2006 les fonctions de chef de poste et officier de police judiciaire dans ce commissariat, a-t-on précisé de même source.

En outre, quatre de leurs collègues masculins ont été placés sous le statut de témoin assisté - intermédiaire entre le simple témoin et le mis en examen - dans cette affaire ayant donné lieu à une reconstitution et plusieurs confrontations.

Il est reproché aux policiers de n'avoir pas eu le comportement qui aurait pu permettre de sauver la victime, un homme de 31 ans au passé de toxicomane décrit en état de délire paranoïaque et se montrant violent envers lui-même.

Les policiers, avaient été appelés à son domicile vers 12H00 par des voisins inquiets, et l'homme, qui appelait à l'aide, avait été amené au poste pour être ensuite orienté vers un service d'hospitalisation spécialisé, selon la police. Placé dans un box, il avait fait "deux nouvelles crises".

Alors que la victime se frappait la tête contre le sol, les policiers lui avaient mis un casque de moto sur la tête, "pour le protéger", selon une autre source policière et la source judiciaire. A 13H40, inquiets de ne plus le voir bouger, les policiers avaient appelé les pompiers. La mort avait été constatée peu avant 14H30.

Une source policière avait expliqué à l'époque qu'il était "probablement" mort, en raison d'une "erreur technique" dans les gestes effectués par les policiers pour le maîtriser.

Les résultats de l'autopsie avaient révélé que la victime était décédée d'une "asphyxie", selon la source judiciaire. Cette source avait également fait état d'une "fracture du larynx".

Les policiers présents au moment de cette mort suspecte ont été mutés dans d'autres commissariats, selon une source policière.

Selon une source policière, les pompiers auraient refusé de prendre en charge la victime à son domicile, sous le prétexte qu'il était trop violent. L'information n'a pas été confirmée de source judiciaire.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire