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Par Benjamin SPORTOUCH AFP - il y a 1 heure 27 minutes
PARIS (AFP) - Face à la mobilisation des militants anti-corrida, soutenus avec détermination par les Verts, les partis politiques, partagés entre respect des traditions et une opinion de plus en plus sensible à la condition animale, ne sont guère pressés de prendre position.
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Le chanteur Renaud, la patineuse Surya Bonaly ou encore l'acteur Jean-Claude Van Damme viennent d'écrire à Nicolas Sarkozy pour protester contre le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP) qui s'oppose à un spot anti-corrida de la Société protectrice des animaux (SPA).
Surya Bonaly a même sollicité mardi un rendez-vous avec le chef de l'Etat, sur son lieu de vacances, pour lui demander d'interdire l'accès des arènes aux mineurs de 15 ans.
Dans sa réponse, le chef de l'Etat indique que "la question des rapports entre la publicité et l'environnement" sera abordée lors du Grenelle de l'environnement à l'automne. Quant à l'idée de prohiber l'accès aux enfants, Nicolas Sarkozy la fera "étudier par le gouvernement", sans fixer de date.
En mars 2007, dans un courrier à l'Alliance Anticorrida, Nicolas Sarkozy était allé plus loin, évoquant comme "une possible voie d'évolution" les férias sans corrida.
"La pratique et la promotion des corridas seront amenées à évoluer pour tenir compte de l'évolution de la société qui est de plus en plus sensible à la question du bien-être animal", écrivait M. Sarkozy.
Aujourd'hui, l'UMP prône "la prudence et le dialogue". "Derrière la corrida, il y a aussi une économie et la survie d'emplois en nombre. Il ne peut pas y avoir sur ce sujet un diktat des partisans de la corrida ni d'un de ses adversaires", a expliqué à l'AFP Yves Jégo, porte-parole de l'UMP.
"Le souhait de l'UMP, c'est de concilier la préservation de la tradition et la préoccupation légitime des défenseurs des animaux", ajoute-t-il, ajoutant qu'interdire les corridas reviendrait à faire "disparaître une race animale, ce qui va à l'encontre de la biodiversité".
Rares sont ceux qui soutiennent clairement la cause des "aficionados", comme Marine Le Pen. "Le spectacle peut paraître cruel, mais c'est comme la chasse, ça fait partie des traditions de notre pays et à ce titre, la corrida doit être préservée", affirme la vice-présidente du FN, qui précise ne pas partager l'avis de son père.
En revanche, elle se dit favorable à la diffusion du spot télé au nom de "la liberté d'expression".
Banderilles et épée ne sont pas en revanche du goût des Verts. "Le spectacle de la mise à mort n'est pas acceptable", dit Cécile Duflot, secrétaire nationale du parti écologiste, qui porte "la dignité animale au coeur de ses préoccupations".
Au parti communiste, "on n'a pas traité de cette question". PCF comme PS n'ont pas de position arrêtée, même si Julien Dray, député socialiste de l'Essonne, a invité début août les chaînes à diffuser le clip anti-corrida "afin de faire tomber un tabou et de refuser la confiscation du débat public".
Mais les socialistes ne sont pas pressés de se prononcer sur un dossier "qui divise nécessairement les Français".
"Il y a d'autres questions essentielles et je ne pense pas que le bureau national de rentrée mettra ce dossier à l'ordre du jour", indique Alain Bergounioux, membre du bureau national du PS.
Le président de l'UDF-Modem, le Béarnais François Bayrou, n'a pas souhaité s'exprimer.
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