Cela se passe dans une des banlieues parisiennes, à Trappes plus précisément. Pour une banale affaire de vol d’un ordinateur, deux frères et une sœur, tous d’origine sénégalaise, se retrouvent en garde-à-vue. Mais dans la manière de procéder de la police, il y a eu bavure.
(Correspondant permanent à Paris) - Tout est parti d'une affaire banale de contrôle d'identité dans une des banlieues parisiennes : Trappes. En effet, la police de cette ville était à la recherche d'un ordinateur volé, à la suite de la plainte de son propriétaire qui est un ressortissant d'origine indienne.
Arrivés à la hauteur d'un groupe de jeunes debout devant un immeuble, les policiers en service procèdent à une vérification d'identité. Par malheur, l’un d'entre eux, d'origine sénégalaise, Djiby Targoula, avait oublié à la maison ses pièces d’identité. Ses explications ne suffisent pas à persuader les agents de la police. Ils l'embarquent au commissariat où il est placé en garde à vue. Son grand-frère, Amadou, revenant de son boulot, apprend la nouvelle. Il décide de porter la pièce d'identité à son jeune frère au commissariat de police. Mais, arrivé sur les lieux, il est lui-même accusé d'avoir volé l'ordinateur que cherche la police de Trappes. Le grand-frère se trouve ainsi placé, lui aussi, en garde à vue, au côté de son jeune frère Djibril Targoula. Si on l'a accusé ainsi, c'est parce qu'il porterait le même tee-shirt que celui que la police recherchait à la suite d'une plainte déposée par un ressortissant d'origine indienne.
Simple confusion ? La police a voulu en avoir le cœur net. Ainsi, décide-t-elle de perquisitionner la maison familiale de l'accusé. Les agents de police embarquent, alors, en direction du domicile de Djibril Tagourla. Arrivés sur place, ils trouvent d'autres membres de la famillle Tagourla. Il s'agit de Samba, de Khardiatou, et Yéro qui est un mineur de 16 ans. Après avoir expliqué les raisons de leur présence, ces derniers demandent s'ils disposaient d'un mandat de perquisition. Après quelques explications, les policiers engagent la fouille pour trouver l'ordinateur. C'est ainsi que ‘les portes ont été défoncées, les valises ouvertes et les fauteuils renversés’, explique Mamadou Dème, sociologue des migrations. Tout cela s'est passé entre 18 h 30 et 21 h, avant-hier, et l'ordinateur n'a pas été trouvé. Pour M. Dème, le comble, c'est que les bagages de cette famille sénégalaise ont été éparpillés partout par la police, apparemment sans mandat de perquisition. En plus, ‘c'est le désordre total dans la demeure. Nous avons laissé la maison en l'état pour permettre à un huissier de justice de constater les faits aujourd'hui (hier, Ndlr)’, soutient-il.
En plus, on reproche aux policiers d'avoir tenus des propos racistes.
Comme ‘sale nègre, chimpanzé’, entre autres quolibets racistes, relève Mamadou Dème qui était aux côtés de la famille Tagourla. Comme cela n'a pas suffi aux policiers, une fille, Khardiatou, trouvée à la maison, aurait été violentée. C'est le moins que l'on puisse dire. ‘Les policiers lui ont demandé si elle était majeure. Elle a répondu par l'affirmative. Ils lui demandaient de les suivre dans sa chambre. Elle s'exécute. Après quelque temps, on entend la fille crier. Ses frères ont cherché à savoir, mais les autres policiers postés devant la porte les en empêchent’, explique Mamadou Dème. Insinue-t-on un viol ? ‘Je ne peux pas le certifier parce que je n'ai pas encore parlé avec la fille qui est en garde à vue, mais elle a été blessée au bras et a été emmenée aux urgences où on lui a délivré un certificat médical’, répond le sociologue.
Sur tous ces faits, Mamadou Dème informe que la famille va solliciter les services d'un avocat pour éclaircir cette affaire. Et le dépôt d’une plainte n'est pas à écarter. Dans la même lancée, les organisations de la société civile françaises sont également saisies pour dénoncer cette situation. Il s'agit du Conseil représentatif des associations noires (Cran), le Sos racisme et le Mrap.
Mais déjà, Amadou, accusé d'avoir volé l'ordinateur, a été libéré parce que l'auteur de la plainte dit s'être trompé et s'est rétracté de son accusation. Koumba, sa sœur qui était également en garde à vue, a humé l'air de la liberté à cause de l'intervention de son employeur qui a plaidé en sa faveur. Il ne reste en garde à vue que Kardiata violentée par la police, Samba et Yéro qui ont été embarqués à la suite de la perquisition. Ils seront certainement libérés aujourd'hui si d'autres charges ne sont pas retenues contre eux puisque le plaignant n'accuse plus la famille, à travers Amadou, d'avoir volé son ordinateur. Mais Mamadou Dème estime que la police, se trouvant face à une bavure qu'elle n'a pas l'intention d'assumer, cherche à accuser les gardés à vue d'outrage à agents de l'Etat. ‘Pour justifier la bavure et également pour justifier sa perquisition’, croit-il savoir.
Moustapha BARRY
(Correspondant permanent à Paris) - Tout est parti d'une affaire banale de contrôle d'identité dans une des banlieues parisiennes : Trappes. En effet, la police de cette ville était à la recherche d'un ordinateur volé, à la suite de la plainte de son propriétaire qui est un ressortissant d'origine indienne.
Arrivés à la hauteur d'un groupe de jeunes debout devant un immeuble, les policiers en service procèdent à une vérification d'identité. Par malheur, l’un d'entre eux, d'origine sénégalaise, Djiby Targoula, avait oublié à la maison ses pièces d’identité. Ses explications ne suffisent pas à persuader les agents de la police. Ils l'embarquent au commissariat où il est placé en garde à vue. Son grand-frère, Amadou, revenant de son boulot, apprend la nouvelle. Il décide de porter la pièce d'identité à son jeune frère au commissariat de police. Mais, arrivé sur les lieux, il est lui-même accusé d'avoir volé l'ordinateur que cherche la police de Trappes. Le grand-frère se trouve ainsi placé, lui aussi, en garde à vue, au côté de son jeune frère Djibril Targoula. Si on l'a accusé ainsi, c'est parce qu'il porterait le même tee-shirt que celui que la police recherchait à la suite d'une plainte déposée par un ressortissant d'origine indienne.
Simple confusion ? La police a voulu en avoir le cœur net. Ainsi, décide-t-elle de perquisitionner la maison familiale de l'accusé. Les agents de police embarquent, alors, en direction du domicile de Djibril Tagourla. Arrivés sur place, ils trouvent d'autres membres de la famillle Tagourla. Il s'agit de Samba, de Khardiatou, et Yéro qui est un mineur de 16 ans. Après avoir expliqué les raisons de leur présence, ces derniers demandent s'ils disposaient d'un mandat de perquisition. Après quelques explications, les policiers engagent la fouille pour trouver l'ordinateur. C'est ainsi que ‘les portes ont été défoncées, les valises ouvertes et les fauteuils renversés’, explique Mamadou Dème, sociologue des migrations. Tout cela s'est passé entre 18 h 30 et 21 h, avant-hier, et l'ordinateur n'a pas été trouvé. Pour M. Dème, le comble, c'est que les bagages de cette famille sénégalaise ont été éparpillés partout par la police, apparemment sans mandat de perquisition. En plus, ‘c'est le désordre total dans la demeure. Nous avons laissé la maison en l'état pour permettre à un huissier de justice de constater les faits aujourd'hui (hier, Ndlr)’, soutient-il.
En plus, on reproche aux policiers d'avoir tenus des propos racistes.
Comme ‘sale nègre, chimpanzé’, entre autres quolibets racistes, relève Mamadou Dème qui était aux côtés de la famille Tagourla. Comme cela n'a pas suffi aux policiers, une fille, Khardiatou, trouvée à la maison, aurait été violentée. C'est le moins que l'on puisse dire. ‘Les policiers lui ont demandé si elle était majeure. Elle a répondu par l'affirmative. Ils lui demandaient de les suivre dans sa chambre. Elle s'exécute. Après quelque temps, on entend la fille crier. Ses frères ont cherché à savoir, mais les autres policiers postés devant la porte les en empêchent’, explique Mamadou Dème. Insinue-t-on un viol ? ‘Je ne peux pas le certifier parce que je n'ai pas encore parlé avec la fille qui est en garde à vue, mais elle a été blessée au bras et a été emmenée aux urgences où on lui a délivré un certificat médical’, répond le sociologue.
Sur tous ces faits, Mamadou Dème informe que la famille va solliciter les services d'un avocat pour éclaircir cette affaire. Et le dépôt d’une plainte n'est pas à écarter. Dans la même lancée, les organisations de la société civile françaises sont également saisies pour dénoncer cette situation. Il s'agit du Conseil représentatif des associations noires (Cran), le Sos racisme et le Mrap.
Mais déjà, Amadou, accusé d'avoir volé l'ordinateur, a été libéré parce que l'auteur de la plainte dit s'être trompé et s'est rétracté de son accusation. Koumba, sa sœur qui était également en garde à vue, a humé l'air de la liberté à cause de l'intervention de son employeur qui a plaidé en sa faveur. Il ne reste en garde à vue que Kardiata violentée par la police, Samba et Yéro qui ont été embarqués à la suite de la perquisition. Ils seront certainement libérés aujourd'hui si d'autres charges ne sont pas retenues contre eux puisque le plaignant n'accuse plus la famille, à travers Amadou, d'avoir volé son ordinateur. Mais Mamadou Dème estime que la police, se trouvant face à une bavure qu'elle n'a pas l'intention d'assumer, cherche à accuser les gardés à vue d'outrage à agents de l'Etat. ‘Pour justifier la bavure et également pour justifier sa perquisition’, croit-il savoir.
Moustapha BARRY
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