09/08/2007

Sarkozy tire un trait sur Michèle Alliot-Marie

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Le Canard Enchaîné du mercredi 8 août Jean-Michel Thénard


Il ne la trouve pas assez claire dans l’affaire Clearstream et lui fixe des objectifs innateignables en matière de sécurité.


« On n’aura pas à lui demander sa démission, elle le fera de son plein gré ». l’Elisée ne s’embarrasse pas de sentiments avec Michèle Alliot-Marie.
« Je n’ai plus de ministre de l’intérieur » a confié Sarko à ses proches avant son départ en vacances. Ses relations avec MAM ont toujours été de défiance, surtout lorsqu’elle a osé, l’hiver dernier, lui disputer la candidature UMP à la présidentielle.
Ses prétentions, lors de la formation des deux gouvernements Fillon, son obstination a mêler son destin ministériel à celui de son compagnon Patrick Olllier, qui entendait conserver la présidence de l’assemblée contre le fidèle Accoyer ont plus qu’énervé au Château. Et les ultimes rebondissements de l’affaire Clearstream ont achevé de dégrader ses relations avec Sarko. Conclusion de Sarko : elle s’enfonce en voulant prouver qu’elle n’était au courant de rien.


MAM est aujourd’hui politiquement asphyxiée. Elle est dans le collimateur de la justice et son espace politique s’est réduit comme peau de chagrin. Elle se rêvait à l’Elysée, et elle se retrouve à la tête d’un ministère amputé, privé de l’important volet de la politique d’immigration confié à Brice Hortefeux. Les nominations dans la police et celles des préfets sont décidées à l’Elysée. Cela frise parfois l’humiliation quand Claude Guéan, par exemple, choisit de nommer conseiller à Matignon le général Millet alors que MAM voulait le mettre à la retraite…
L’œil de l’Elysée


Il lui revient aussi d’achever le rapprochement de la police et de la gendarmerie, réforme dont elle ne voulait pas quand elle régnait à la Défense. Le reste de sa « lettre de mission » définit des objectifs que même Sarko n’avait pu atteindre. Comme celui de faire baisser la délinquance sur la voie publique de 10%, quand son prédécesseur n’avait pu afficher qu’un maigre 8,5%. Egaler Sarko reste une gageure, sauf pour la lutte contre les violences aux personnes qui, sous son règne, avaient augmenté de 43% ! MAM doit encore prendre sa part pour arriver a la « fin des ghettos » dans les banlieues », rien de moins. Et en tant que ministre des collectivités territoriales, elle est priée de « réformer réellement la taxe professionnelle », belle réforme restée en plan depuis trente ans.

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