05/09/2007

7 CRS accusés de viol ou de complicité

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Le Nouvel observateur
Sept policiers jugés pour des viols de prostituées aux assises de Paris
AP | 05.09.2007 | 16:22

Sept fonctionnaires de police, affectés à la 7e Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Deuil-la-Barre (Val d'Oise), comparaissent à partir de vendredi devant la cour d'assises de Paris pour des faits présumés de viols sur des prostituées étrangères commis en 2002 et 2003.

Ils encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Trois ont été révoqués de la police nationale, les quatre autres ont été suspendus temporairement 24 mois, dont 18 avec sursis.

L'affaire a débuté en mai 2003 quand deux jeunes albanaises postées sur les boulevards des Maréchaux à Paris expliquent auprès d'une association d'aide aux prostituées, "l'Amicale du Nid", avoir été violées par plusieurs policiers. L'enquête, ouverte en 2003, a recensé 11 viols impliquant sept policiers de la 7e Compagnie.

Dans la nuit du 8 au 9 avril 2003, trois policiers arrêtent leur véhicule, qui se révèlera être celui de la compagne d'un des trois fonctionnaires, à hauteur des deux jeunes prostituées qui se trouvaient sur le Boulevard Ney.

Les trois hommes leur demandent leurs papiers d'identité avant de les faire monter dans le véhicule prétextant une vérification des documents. Au lieu de se diriger vers le commissariat du XVIIIe, ils se sont rendus sur un terrain vague et leur ont imposé des rapports sexuels.

Réussissant à fausser compagnie aux policiers, les deux jeunes femmes ont regagné la porte de Clignancourt avant de dénoncer les faits à l'association et de donner le numéro d'immatriculation de la voiture. Cela mènera les enquêteurs à Cyril Dussart, Romaric Leclercq et Yohann Mahé, en poste à la CRS numéro 7 de Deuil-la-Barre, âgés à l'époque des faits de 23 à 26 ans.

Par la suite, quatre autres fonctionnaires de la 7e compagnie seront également mis en examen pour "complicité de viols par personne dépositaire de l'autorité publique" ou "non dénonciation de crime".

L'enquête de l'Inspection générale des Services (IGS, police des police) avait noté à l'époque "que les faits ne sont pas isolés et exclusivement dus à une consommation d'alcool, mais font partie de pratiques répandues auprès de plusieurs membres de leur section".

Lors de l'enquête, certains des policiers ont déclaré qu'ils ne se considéraient pas comme des violeurs, aucune violence n'ayant été commises à l'égard des jeunes femmes. L'un d'eux, Yohann Mahé, reprochait à sa hiérarchie un manque d'encadrement.

L'une des jeunes Albanaises qui a dénoncé les faits s'est constituée partie civile, mais a été expulsée de France en avril 2004.

Depuis les faits, la 7e compagnie de Deuil-la-Barre a de nouveau fait parler d'elle, plusieurs autres de ses fonctionnaires ayant été mis en examen pour avoir racketté des chauffeurs de taxis.

Les associations dénoncent régulièrement les effets de la loi sur le "racolage passif" votée en mars 2003 sur proposition du ministre de l'Intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy, estimant qu'elle fragilise les prostituées. AP

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