lundi 3 septembre 2007 (17h05) :
un sans papier de 24 ans se jette ds le vide du 4ème étage
DRAME. UN TUNISIEN DE 24 ANS EN SITUATION IRRÉGULIÈRE A SAUTÉ DU QUATRIÈME ÉTAGE D’UN IMMEUBLE, RUE DE BRUXELLES, APRÈS UN DIFFÉREND AVEC UN TIERS QUI A APPELÉ LA POLICE.
Un sans-papiers aux abois se jette dans le vide
Est-ce la peur d’être interpellé par les policiers qui a conduit un jeune Tunisien, en situation irrégulière, à sauter du quatrième étage d’un immeuble ? Depuis hier matin, Tarek, ce jeune homme à l’allure svelte lutte contre la mort aux soins intensifs à l’hôpital Purpan où il est plongé dans le coma. « Il a déjà perdu un œil…, jamais je n’aurais pensé qu’il aurait pu sauter comme ça », s’effondre un ami de Tarek.
Ce drame intervient trois semaines après la terrible affaire d’Amiens où un jeune garçon d’origine russe s’est grièvement blessé en sautant du quatrième étage d’un immeuble pour fuir la police. La psychose des reconduites à la frontière est-elle en train de s’installer chez les sans-papiers ? La question peut se poser même si le contexte de ces deux affaires est très différent. « Ces drames révèlent en tout cas l’état d’angoisse dans lequel se trouvent ces personnes fragiles », observe la Cimade.
INCONSCIENT
Mercredi, peu après 19 heures, dans un appartement de la rue de Bruxelles, non loin de la place de Milan, à Toulouse, Tarek règle un différend au domicile de l’amie de son copain. Le ton monte entre les deux personnes. Sous le coup de la colère, la locataire menace Tarek d’appeler la police.
« Je me suis isolée dans une pièce de l’appartement et j’ai eu au bout du fil les policiers, raconte-t-elle. Mon ami, affolé, m’a alors fait signe de raccrocher. J’ai senti qu’il s’était passé quelque chose… » Arrivée sur son balcon, la locataire, mise hors de cause par les policiers venus l’entendre mais très choquée, aperçoit Tarek allongé douze mètres plus bas, face contre terre. Apeuré, il venait de sauter du quatrième étage. Très vite plusieurs résidants du quartier se précipitent sur les lieux. Les pompiers et une équipe médicale du Samu interviennent pour réanimer la victime inconsciente à la suite du choc. Transféré aux urgences de l’hôpital Purpan, Tarek se trouvait hier dans le coma. Selon l’un de ses amis, le jeune Tunisien était arrivé en France il y a un peu plus de deux ans.
« Un homme qui ne posait pas de problème et plutôt discret », observe un proche. Hier après-midi, un témoin devait être entendu au commissariat de Bellefontaine. « Le climat ambiant sur la chasse aux sans papiers n’est pas fait pour les rassurer, réagit Me Chambaret, spécialiste de ce type de dossier. Dans ce contexte ce sont les gens les plus vulnérables qui souffrent le plus. »
Frédéric Abéla
« Des incidents réguliers »
« Les sans-papiers vivent une pression permanente et dans la crainte d’être reconduits à la frontière, précise Yamina Vierge, à la Cimade. Malheureusement ces incidents sont fréquents. Dernièrement, un sans-papiers s’est suicidé au centre de rétention de Bordeaux et les cas de mutilation ne sont pas rares. D’autres tentent même de se suicider. »
Selon la Cimade à Toulouse, l’association d’aide aux étrangers en situation irrégulière, depuis 2003 et l’intensification des lois sur la sécurité intérieure, « ces actes ne sont pas isolés et ces drames peuvent s’intensifier avec l’augmentation des cas de reconduite à la frontière. La circulaire Sarkozy de juin 2006 a en effet accentué le mouvement. »
http://www.ladepeche.com/aff_art.asp?ref=200708311593
De : toulouse
lundi 3 septembre 2007
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