PARIS - Le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon ont confié à l'ancien président du directoire du "Monde" Jean-Marie Colombani une mission sur l'adoption, a annoncé jeudi l'Elysée. Le mois dernier, une étude publiée par l'Institut national d'études démographiques montrait que pour adopter un enfant en France, il faut en moyenne trois ans (33 mois en France et 22 à l'étranger) et que seul un candidat sur deux va jusqu'au bout de la procédure.
Nommé "en raison de son intérêt de longue date pour cette question et de son expérience personnelle", il devra proposer avant le 31 décembre prochain des "moyens d'aider concrètement les candidats à l'adoption et de mieux suivre les enfants adoptés pour préserver leurs intérêts", précise un communiqué de l'Elysée.
L'Elysée rappelle que "le nombre de personnes souhaitant adopter un enfant a doublé en 15 ans". "On compte 25.000 titulaires d'agréments et 8.000 autorisations nouvelles sont délivrées chaque année", ajoute le communiqué, qui note que "le nombre d'adoptions est faible (4.000 à 5.000 par an) et diminue" et que "les procédures sont longues (trois ans en moyenne) et complexes".
Pour Christiane Sébenne, membre du conseil d'administration de la Fédération Enfance & Familles d'adoption, qui dit compter 11.000 adhérents, il y a, entre autres, "une réflexion à mener" sur les enfants en France, alors que quatre adoptions sur cinq se font à l'étranger.
Dans l'adoption, il y a avant tout des enfants qui ont besoin d'avoir des parents, rappelle-t-elle. "Ce qu'on oublie de dire, c'est qu'ici on a des enfants et que leur prise en charge n'est pas complète, pas suffisante". "Il y a des enfants qui pourraient être adoptés et ne le sont pas, d'autres qui pourraient devenir adoptables" ou être parrainés et ne le sont pas, note-t-elle, souhaitant que l'on puisse faire des projets pour ces enfants chaque fois que c'est possible.
L'association a déjà attiré l'attention sur le sort de ces enfants "oubliés", selon elle. En novembre 2006, elle notait que 1.200 enfants par an deviennent pupille de l'Etat mais que sur 3.300 enfants recensés, plus de 2.000 n'auront jamais de famille à cause de leur âge ou leur handicap par exemple. De même, elle dénombrait 3.000 enfants isolés arrivant en situation irrégulière chaque année sur le sol français, estimant que 5.000 au moins vivent à l'aide sociale à l'enfance sans aucune famille connue. Enfin, elle citait les enfants confiés à titre temporaire et dont certains ne bénéficieront jamais d'une famille stable. AP
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