04/11/2007

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PARIS (Reuters) - Six mois après son accession à l'Elysée, Nicolas Sarkozy doit faire face aux impatiences et à la montée des mécontentements, alors que se profile une importante vague de mouvements sociaux.

Nicolas Sarkozy face à la montée des mécontentements
04.11.07 | 11h22
LE MONDE

..Le chef de l'Etat, qui a éclipsé son Premier ministre François Fillon et affaibli l'opposition avec sa politique "d'ouverture", se retrouve en première ligne.

Certes, si c'était à refaire, 55% des Français voteraient pour Nicolas Sarkozy, qui améliore son score de deux points par rapport à la présidentielle de mai dernier, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche.

Mais 59% des sondés estiment que son action et celle du gouvernement n'ont pas amélioré la situation, signe pour certains que le choc de confiance escompté n'a pas eu lieu.

En deux mois, Nicolas Sarkozy a vu sa cote de confiance baisser de 11 points, à 53%, dans le baromètre TNS Sofres.

Parallèlement, les Français qui ne font pas confiance au Premier ministre, François Fillon, sont désormais majoritaires (47% contre 44%), selon une récente enquête TNS Sofres.

Le couple exécutif a lancé une série de réformes qui multiplient les sources de conflit, alors que les Français irrités par la question du pouvoir d'achat et la hausse du prix de l'essence s'inquiètent de la conjoncture économique.

La grogne sociale, qui avait débuté en octobre avec le mouvement des internes en médecine puis des agents des transports hostiles à la réforme des régimes spéciaux, s'est étendue ce week-end aux marins-pêcheurs.

La liste des actions pour le mois de novembre ne cesse de s'allonger avec une grève illimitée à la SNCF le 13 au soir, des débrayages des gaziers et électriciens le 14, des manifestations de fonctionnaires, d'enseignants et d'étudiants le 20, sans oublier la grève des tribunaux le 29.

Puisque les réformes sont menées en même temps, les "résistants" à la méthode Sarkozy s'additionnent.

Interrogé par le JDD, l'expert social Bernard Brunhes ne croit pas, cependant, à une répétition des grèves de 1995.

PAS DE RUPTURE DE FOND ?

"Pour que les mécontentements se transforment en mouvement dur et général, il faut une étincelle, que la mayonnaise sociale prenne et c'est toujours imprévisible", explique-t-il.

Il estime néanmoins que Nicolas Sarkozy prend des risques en se mettant en avant.

Selon lui, le chef de l'Etat doit faire comprendre que "la croissance ne se décrète pas" et que ses réformes "ne produiront leurs effets qu'à terme."

Fait nouveau, le président de la République doit composer avec une majorité quelque peu indisciplinée, comme en témoigne la tentative avortée de faire voter une loi sur mesure pour financer le Nouveau Centre, qui s'est rallié à lui.

Le député UMP François Goulard, un proche de Dominique de Villepin, estime que les Français sont dans l'attente d'un "dessein" alors que l'Elysée et le gouvernement sont "dans l'action, dans l'immédiat, dans la réaction."

"Il y a une rupture de style, c'est incontestable, mais pas de rupture de fond", avance-t-il.

Dans le même temps, la grogne contre la réforme de la carte judiciaire pilotée par la ministre de la Justice, Rachida Dati, ne contribue pas à remonter le moral des députés UMP, qui redoutent d'en faire les frais lors des municipales de 2008.




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