15/12/2007

LILLE 3 déblocage reblocage

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Ce jeudi 13 décembre, le président de l'université de Lille 3 décide de participer à la grande répression des mouvements étudiants, jouant de ce fait le jeu de la radicalisation. L'intervention policière qui a débuté à 17h "place l’université dans une situation profondément anormale, qui démoralise et désoriente l’ensemble de la communauté universitaire" (citation modifiée du PDG de Lille3)

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www.dissidence.over-blog.org
Vu sur INDYMEDIA
Déblocage par la violence, re-blocage immédiat (à Lille 3)

« J'ai donc demandé l'intervention des forces de l'ordre afin de permettre l'accès libre à l'université, en toute sécurité. » - J.C Dupas, extrait du communiqué du 13 décembre.

Et bien .... raté !

Cette tentative honteuse fut un flop complet.

mais reprenons au début de cette journée.

(signalons que tous ses événements ont été suivi par les médias nationaux et locaux)

7h du matin

Les étudiant se rassemblent en nombre (une bonne centaine, si ce n'est plus) à l'entrée du métro, puis ce dirigent vers la passerelle. Sur le forum, des policiers, des crs, et des gradés. Les étudiants restent en nombre juste au niveau des grilles d'entrée du domaine universitaire. Fort logiquement, au bout de quelques instants, un gradés suivit d'une quinzaine de crs sans leur tenue de combat vient ce placer à quelque pas de la ligne des étudiants. S'en suit un échange de slogans : « crs, hors des facs ! » de la part des étudiants et « première somation » de la part du gradé ... ainsi de suite jusqu'au moment ou les crs chargent les étudiants, tentant de les faire reculer le long de la passerelle. Au jeu de « qui pousse le plus fort ? », les crs ont eu l'avantage pendant une dizaine de mètres, avant d'en perdre deux-trois ... Voulant sans doute remettre un équilibre dans les forces en présence, voila les matraques et les bombes lacrymogène qui sortent des poches. L'équilibre ainsi rétablit permet aux crs de remporter la partie jusqu'à l'escalier. Là stop. Les deux lignes se reforment. la rumeur cour comme quoi les crs n'aurait pas le droit de refaire une charge dans le quartier pont-de-bois, suite aux événements d'hier soir. Quelques étudiants et professeurs, n'étant visiblement aucunement gêné par la situation actuelle, sont autorisé par les crs à franchir leur lignes sous les hués et quolibets des autres étudiants ayant tentés de résister à cette présence policière inacceptable. Un mot passe, « par petit groupe, on rentre par l'arrière de la fac, et on ce retrouve tous sur le forum » Aussitôt dit, aussitôt fait. Le rassemblement ce désagrège petit à petit ....

9h du matin

Les petites groupes ce retrouvent à l'intérieur de locaux, forment des plus gros groupe, qui eux même rencontrent d'autres gros groupes. Pas la peine de ce retrouver sur le forum, c'est à plus d'une centaine que les étudiants décident d'entrer immédiatement au Conseil d'administration de Lille 3 afin de demander des comptes au responsable en chef de la présence policière sur le campus, Mr Dupas. Bien évidemment, la présence des étudiants n'est pas souhaité au sein de ce conseil, et c'est par la force que les étudiants sont obligés d'y entrer. Dupas cherche depuis deux semaine un interlocuteur ... En voila cent-cinquante d'un coup. (qui deviendront deux-cents par la suite)

La guerre des madeleines

Les conseils d'administration sont bien chic. Madeleine, café et thé pour tout le monde. Les étudiants ne se privent pas pour bénéficier de ce petit-déjeuner inopiné, tout en chantant le slogan tout approprié : « dupas démission ! », suivit « crs, hors des facs ». La prise de contact est plutôt chaotique, pleine d'énervement de part et d'autre. Et voila les crs qui ce mettent de la partie, deux d'entre eux entre dans la salle, et repartent aussitôt sous une pluie de madeleine, courbé en deux pour éviter au maximum ces projectiles hautement dangereux. Madeleine 1, matraque 0.

Improvisation d'une assemblée générale en lieu et place du CA

Tant qu'à avoir le président sous la main, et lui-même cherchant sans succès depuis deux semaines des interlocuteurs crédibles, une assemblée générale s'improvise. Je ne saurais ici résumer la totalité des prises de parole, mais en gros voici ce qui en est ressorti (et j'ai certainement loupé des choses)
Plusieurs organisations syndicales demandent la démission de Mr Dupas. Et dénoncent du même coup les violences policières, l'évacuation par la force, et le non respect du vote de l'AG de lundi.
L'AG se prononce, en préalable à la moindre discussion, pour le retrait immédiat de toutes les forces de police du domaine universitaire.
Mr Dupas se prononce, en préalable à la moindre discussion, pour l'arrêt immédiat du blocage des bâtiments.
L'AG se termine sur cette note, avec la décision prise de re-bloquer immédiatement les bâtiments de lille 3 afin de respecter la décision prise lundi par plus de 1200 étudiants.

Re-blocage effectif, et attente ... d'une réaction

Le gros des étudiants se réunit dans le hall B, ou les tables et chaises reprennent leur place normale, c'est à dire devant les portes. Les rumeurs courent comme quoi les crs seraient en train de se préparer à intervenir, d'ici une petite heure. Autre rumeur : « ils sont en train de manger ». A force d'attendre ... les étudiants se préparent. Autocollants sur les caméras de vidéo surveillances, réquisition des extincteurs - empilés sur une table - , mise à disposition de sérum physiologiques, création d'écharpes imbibées de bi-carbonate de sodium (utile contre les gaz lacrymogène parait-il), barricadage à l'aide de poutre de fer des portes donnant sur le sous-sol, réserve d'eau, etc ... Même un piège à crs rudimentaire est tendu au milieu du hall !

Les crs partent !

Finalement tous ses préparatifs n'aurons servis à rien. Sans doute la crainte d'une évacuation type sorbonne bis(2005-cpe) filmé de l'intérieur au JT de 20h, à décider Mr dupas a demander aux forces de polices de quitter le domaine universitaire. Aussitôt dit, aussitôt fait .... Le temps de retirer gilet par balle, casque, jambière, protège coude, protège genoux ... bref tout l'attirail du crs, et de tout bien ranger dans les camions. Voila que les deux unités de vie (des gros camion blanc, servant de lieu de vie aux crs), suivit par une vingtaine de camionnettes, deux autobus, et quelques voitures (pour les gradés), sortent du domaine universitaire, pour se poster juste derrière les grilles.

La tension baisse, une discussion peut enfin s'amorcer

Les étudiants se regroupe de nouveau dans le hall du batiment B, ou s'engage une AG concernant la conduite à tenir pendant la journée de lundi, la semaine prochaine, et le week-end.

N'étant plus sur les lieux ... je ne peut malheureusement pas raconter la suite.

Au final, le bat A. et le bat B. sont de nouveaux bloqués. la B.U. le R.U, sont resté fermé toute la journée. Mais les étudiants n'ont rien à voir avec ce fait.

Cette journée aura permis au moins une chose : Réaffirmer que l'administration n'a pas son mot à dire dans la gestion d'une grève, surtout concernant sa continuation ou son arrêt. L'A.G. des étudiants reste seule maître de la gestion de cette grève. Un recours à la force n'y change strictement rien.

Des renseignements supplémentaires concernant la semaine prochaine serons certainement diffusé d'ici peu.
le vendredi 14 décembre 2007 à 21h27



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