Décès d'un Tunisien au centre de rétention de Vincennes
AFP
AFP - Samedi 21 juin, 21h13
PARIS (AFP) - Un Tunisien de 41 ans est décédé samedi en fin d'après-midi au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes a-t-on appris de source concordantes, alors que selon certains retenus des incidents ont éclaté, ce que la préfecture de police a formellement démenti.
Selon une source proche de l'enquête, la personne est décédée "d'une crise cardiaque, sans intervention des effectifs de police".
La préfecture de police (PP), qui a confirmé le décès, a indiqué que ce ressortissant tunisien était "sous le coup d'une interdiction définitive du territoire français décidée par un arrêt de la cour d'appel de Paris".
Un premier examen médical n'a décelé "aucune trace suspecte sur le corps" a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.
La 2e division de police judiciaire (2e DPJ) a été chargée de l'enquête.
Le député Jean-Pierre Brard (app PC) s'est rendu sur place où il a été informé du décès.
"Le médecin m'a dit qu'il ne voulait pas se prononcer sur les causes de la mort" de cette personne, "une autopsie sera pratiquée demain (dimanche, ndlr) pour les déterminer", a-t-il déclaré à l'AFP.
M. Brard a indiqué qu'on lui avait rapporté que son compagnon de chambre s'était déjà "inquiété" de son état de santé vendredi, trouvant qu'il "respirait mal".
Des personnes retenues, qui avaient alerté l'AFP, ont fait état d'incidents une fois que la nouvelle s'est répandue dans le centre.
Un retenu joint par téléphone par l'AFP a expliqué qu'une personne était allée "dans sa chambre pour faire une sieste. Son ami s'est rendu compte qu'il ne respirait plus et les infirmières ont dit qu'il était mort."
Deux à quatre véhicules de pompiers se trouveraient dans le centre de rétention, ainsi que des renforts de CRS.
Un autre retenu du CRA 1 a entendu dire qu'un homme était mort au CRA 2. Ce retenu a vu dans la cour du CRA 2 des pompiers, le Samu et des renforts de police. Il a aussi senti l'odeur de gaz lacrymogènes, qui auraient été répandus pour dispersés les retenus du CRA 2 qui s'enquéraient de l'état de santé de cette personne.
Un témoin, qui a requis l'anonymat et qui se trouvait à l'extérieur du CRA, s'est vu interdire l'accès pour rendre visite à un retenu.
Il a fait état d'un "début d'émeute" dans le CRA avec dispersion de gaz lacrymogènes.
Selon un autre retenu, qui a souhaité garder l'anonymat, il y aurait eu des bousculades et plusieurs retenus auraient vomi à cause des gaz lacrymogènes.
Une représentante du Réseau Education Sans Frontières, Florence Ostier, a évoqué auprès de l'AFP le témoignage d'un retenu, selon lequel il y a eu du "grabuge dans le centre" après l'annonce du décès, lui a-t-il raconté.
"La préfecture de police de Paris (PP) dément qu'à l'annonce du décès des incidents aient éclaté à l'intérieur du centre. Les retenus ont simplement voulu connaître la situation", a déclaré la PP à l'AFP.
Selon Mme Ostier, vendredi, toujours selon sa source, trois personnes se seraient trouvées mal et auraient été hospitalisées pour une raison indéterminée, sans que l'on dispose samedi de nouvelles à leur sujet. Ces informations qui n'ont pas été confirmées officiellement.
Le CRA de Vincennes, qui peut accueillir 280 personnes en attente d'expulsion ou de libération, a été ces derniers mois plusieurs fois le théâtre de tensions, certains retenus protestant contre leurs conditions de rétention.
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