03/08/2008

CRA de Mesnil-Amelot : manifestations dehors et dedans

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02/08/2008
Nouvelles émeutes au centre de rétention du Mesnil-Amelot

SOCIÉTÉ. Samedi après-midi, le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) par lequel transitent bon nombre de sans-papiers de l'agglomération orléanaise (Libération du 25 juin 2008) a été le théâtre d’affrontements entre policiers et sans-papiers retenus. Un début d’incendie a été maîtrisé par les sapeurs-pompiers et des témoins évoquent l’intervention du Samu. «Nous savons qu’il y a des blessés à l’intérieur», confie Rodolphe, de l’association Sos Sans-Papiers. Ses militants manifestaient devant les grilles du centre juste avant que l’émeute n’éclate. «En début d’après-midi, nous avons organisé une manifestation pacifique en soutien aux sans-papiers retenus. Ceux-ci ont commencé à crier de concert, puis les policiers sont intervenus pour les en empêcher».










À l’intérieur, Ismaël, un ressortissant congolais présent et salarié en France depuis sept ans, confirme: «Nous n’avons fait que crier avec les manifestants présents à l’extérieur. Alors, les policiers nous ont demandé d’arrêter et ont voulu nous faire rentrer sur le terrain de foot. Nous avons refusé, puis un incendie a éclaté. Les policiers ont alors insisté violemment, jusqu’à nous gazer et tabasser l’un des jeunes émeutiers». Il explique à Libération les raisons du malaise: «Je travaille, je paye mon loyer, mes impôts… Tout cela pour me faire arrêter un matin en allant travailler, c’est scandaleux. Certains ici sont en France depuis 24 ans ! Ils sont chargés de famille, assument leurs devoirs et on leur demande, du jour au lendemain, de quitter le territoire ?! La France n’est plus le pays des Droits de l’homme». Pour Abou N'dianor, un sénégalais vivant et travaillant à Orléans, également passé par le centre du Mesnil-Amelot en décembre 2007, il n'y a pas d'autres solutions que la régularisation: «Pour ces gens qui travaillent et sont en France depuis des années et qui ont fait des démarches de régularisation, l'expulsion est indéfendable. Il faut les libérer et les régulariser dans les meilleurs délais. C'est la seule solution viable».

En réaction à ce retour à l’ordre forcé, les sans-papiers ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim illimitée pour exiger la libération de tous les retenus du Mesnil-Amelot.

En décembre 2007, ce même centre de rétention avait connu de violentes émeutes. Des cahiers de doléances avaient également été remis à la direction pour dénoncer «des conditions inhumaines de rétention».

Mourad Guichard

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