Les entreprises du CAC 40, c'est-à-dire les quarante plus grandes firmes françaises en termes de capitalisation boursière, devraient finir l'année avec des résultats supérieurs, en moyenne, de 12,09 % par rapport à 2007. Tel est l'un des constats de l'étude réalisée, vendredi 14 novembre, jour de la publication des derniers résultats trimestriels des entreprises du CAC 40, par le cabinet d'expertise comptable PricewaterhouseCoopers (PWC) pour Le Monde.
Les entreprises du CAC 40, c'est-à-dire les quarante plus grandes firmes françaises en termes de capitalisation boursière, devraient finir l'année avec des résultats supérieurs, en moyenne, de 12,09 % par rapport à 2007. Tel est l'un des constats de l'étude réalisée, vendredi 14 novembre, jour de la publication des derniers résultats trimestriels des entreprises du CAC 40, par le cabinet d'expertise comptable PricewaterhouseCoopers (PWC) pour Le Monde.
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Ce taux de croissance est une moyenne pondérée (en fonction de la capitalisation boursière de chaque société) des résultats anticipés par l'ensemble des analystes de la place, "le consensus" dans le langage des spécialistes. Globalement, les 40 firmes devraient donc terminer 2008 avec 2,2 milliards d'euros de bénéfices de plus qu'en 2007, qui avait déjà été une année record.
Ce chiffre peut surprendre, alors que la récession est sur toutes les lèvres. Car chacun a tendance à oublier que "le premier semestre de l'année a été bon, meilleur qu'en 2007", explique Thierry Charron, associé responsable de la communication financière chez PWC. "La dégradation née à l'automne va s'amplifier d'ici à la fin de l'année. La traduction chiffrée de la crise n'apparaîtra réellement dans les résultats qu'en 2009", poursuit-il.
D'où l'effondrement des cours de Bourse constaté ces dernières semaines, car les investisseurs se déterminent sur les bénéfices futurs des entreprises, le présent n'étant là que pour valider leurs anticipations. La bonne tenue des résultats en 2008 et la chute des cours ne sont donc paradoxaux qu'en apparence. Car les investisseurs regardent déjà ce qui va se passer en 2009, et l'optimisme n'est pas de mise.
Déjà, le chiffre d'affaires cumulé des sociétés du CAC 40 n'a augmenté "que" de 8,1 % au troisième trimestre, contre 9,5 % sur l'ensemble des neuf premiers mois. Le tassement est donc réel, même s'il n'est encore que de faible ampleur. Car les commandes engrangées avant que la crise n'éclate ont été livrées et payées.
LE PLUS DUR EST À VENIR
Le plus dur est à venir. En raison des inquiétudes des ménages quant à leur pouvoir d'achat, qui provoquent une baisse de la consommation. Du fait de la crise bancaire qui cause un resserrement et un renchérissement du crédit aux entreprises. Des incertitudes sur l'avenir qui incitent les firmes à geler ou à décaler leurs investissements, ce qui aura des répercussions négatives sur l'ensemble de la chaîne de leurs fournisseurs, durant les derniers mois de l'année. Mais aussi en raison de la dépréciation d'actifs, c'est-à-dire de la baisse de la valeur de certains biens acquis par les entreprises, telles les sociétés qu'elles avaient pu acheter dans le passé, à une époque plus faste, et dont la valeur a baissé, à l'instar de la Bourse. Un motif purement comptable celui-ci, mais qui grèvera aussi les résultats.
Les analystes en tiennent compte comme ils le font pour le ralentissement. C'est pourquoi ils ont, depuis trois mois, revu leurs prévisions. Le bénéfice net total des entreprises du CAC 40, de 99 milliards d'euros, anticipé actuellement par les analystes, est ainsi inférieur de 5,75 % à celui calculé en juin, pour l'année 2008. Ces spécialistes pourraient-ils donc être encore trop optimistes, et doit-on s'attendre à une révision de même ampleur d'ici à la fin de l'année ? M. Charron n'y croit pas. "Une bonne partie du ralentissement et des dépréciations d'actifs a été intégrée dans les résultats", estime-t-il.
Ces chiffres globaux masquent également des disparités. Certains secteurs souffrent plus que d'autres. Les chiffres d'affaires des deux constructeurs automobiles, PSA et Renault, ont tous deux fléchi au troisième trimestre, et leurs résultats prévisibles sont en chute libre, respectivement, selon les analystes, de 30,4 % et 23,3 %. Les banques affichent aussi une baisse de leur activité et de leurs résultats, à l'exception de la Société générale, dont les résultats 2007, anormalement bas, incorporaient la perte due au trader Jérôme Kerviel. Globalement, les résultats des banques sont en baisse, mais restent positifs. Une performance, alors que la plupart dans le monde affichent des pertes (Le Monde du 15 novembre).
Les sociétés de services aux particuliers, tels le groupe d'hôtellerie-restauration Accor, la compagnie aérienne Air France-KLM ou le distributeur Carrefour, devraient voir tous trois leurs profits baisser. Bien que leur chiffre d'affaires respectif ait crû au troisième trimestre, au même rythme qu'au début de l'année, sauf pour Accor dont le ralentissement s'est accentué ces trois derniers mois.
La chute de la construction immobilière n'a pas empêché les entreprises de matériaux tels Lafarge, Saint-Gobain, ArcelorMittal ou le constructeur Bouygues, d'accroître leur chiffre d'affaires. Ces groupes en réalisent une part significative dans les pays émergents, ce qui leur permet d'amortir le choc de la crise.
Il en va de même pour les entreprises du secteur du luxe, comme LVMH, ou de l'industrie, comme Alstom ou Schneider Electric. La palme de l'optimisme revient néanmoins à EADS, qui a rehaussé sa prévision de bénéfice d'exploitation pour 2008, hors son avion militaire A400M. Quant à son carnet de commandes, il dépasse ses prévisions.
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