Le syndicat rejette l'accord conclu avant Noël entre patronat et syndicats. Le texte n'a pour le moment été approuvé que par la CFDT.
"C'est la première fois de son histoire que la CFTC ne signe pas la convention d'assurance-chômage", qui fixe les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi et le taux des cotisations, a indiqué Gabrielle Simon, qui avait négocié pour son syndicat le projet d'accord avec le patronat.
Une seule signature
Pour l'instant, la CFDT est le seul syndicat de salariés signataire de l'accord, rejeté par ailleurs par FO et la CGT. Parmi les cinq confédérations, seule la CFE-CGC ne s'est pas encore prononcée. Elle doit le faire le 20 janvier.
"Le projet est insuffisant" et comporte des "incohérences" a estimé Gabrielle Simon. "Il n'est pas à la hauteur de la crise", compte-tenu de l'envolée du chômage, a-t-elle ajouté.
Une convention d'assurance chômage est valable juridiquement dès lors qu'une organisation syndicale et une organisation patronale la signent.
Côté patronal, une incertitude prévaut en ce qui concerne la signature de la CGPME.
Nouvelles règles
Le sort du projet d'accord sur l'assurance chômage, négocié fin décembre, modifie les règles d'indemnisation et prévoit une baisse des cotisations sous conditions.
Le projet, qui concerne les nouveaux demandeurs d'emploi et non les allocataires actuels, remplace le complexe système actuel par un tronc commun régi par le principe "un jour travaillé donne droit à un jour indemnisé", dans la limite d'une durée maximale d'indemnisation (24 mois pour les moins de 50 ans, 36 mois au-delà).
L'application de ce principe aboutit à raccourcir, de un à neuf mois selon la CGT, la durée d'indemnisation pour certains chômeurs.
A l'inverse, la réforme permet à d'autres demandeurs d'emploi, notamment des jeunes, d'avoir droit à l'indemnisation dont ils étaient privés jusqu'à maintenant. Pourront ainsi prétendre à des allocations chômage les primo-demandeurs d'emploi qui auront travaillé au moins quatre mois dans les 28 précédents, contre six mois dans les 22 précédents actuellement. Cette mesure devrait entraîner un surcoût de 270 à 700 millions d'euros, selon le Medef.
lundi 12 janvier 2009, par
Ça la démangeait. Sans surprise, ce syndicat traditionnellement collaborationniste se plie une fois de plus aux manœuvres patronales et gouvernementales.
Sans vergogne, la CFDT se justifie ainsi dans son communiqué : « L’accord sur l’assurance-chômage renforce les sécurités contre une aggravation de la précarité. Il constitue une avancée importante des droits pour les salariés et demandeurs d’emploi ». Expliquant qu’« une seule signature fragiliserait la force de l’accord », agitant la peur d’un « Etat qui devra décider de [sa] validité » — alors qu’en vérité elle craint, plus que tout, de se retrouver isolée —, elle tente de culpabiliser la CFTC et la CFE-CGC, dont on attend la décision respectivement lundi 12 et mardi 20, en leur demandant de « prendre leurs responsabilités » (en clair : si vous ne signez pas avec moi, vous êtes des irresponsables).
Alors que le gouvernement et le Medef ont pour seule préoccupation l’injection massive de capitaux dans les banques et le soutien aux grandes entreprises au détriment des salariés et des Français les plus fragilisés, le « réformisme » obstiné d’un syndicat qui leur donne systématiquement l’absolution ne passe plus.
On rappelle à nos lecteurs, en ce qui concerne les privés d’emploi, que la CFDT n’a pas hésité à porter plainte contre des chômeurs et des précaires qui avaient osé pénétrer dans les locaux de son siège national en avril 2005. http://www.cip-idf.org/article.php3... Et en ce qui concerne les salariés qu’elle prétend défendre, pour s’être régulièrement détournée d’eux, elle a essuyé un recul de 3% aux récentes élections prud’homales, signal qui ne lui a visiblement pas servi de leçon.
Alors qu’il suffisait de refuser de signer cette convention pour négocier de nouveau en position de force après la journée unitaire du 29 janvier, la CFDT a préféré céder au gouvernement, lui donnant ainsi toute latitude pour poursuivre ses réformes destructrices. D’une manière ou d’une autre, la CFDT finira par payer ses trahisons au prix fort.
Source/auteur Actuchomage
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