"Le gouvernement prévoit une baisse notable de nos crédits en 2009, affirme la secrétaire générale du Mouvement français pour le planning familial, Marie-Pierre Martinet. Un tiers de nos associations risquent de mettre la clé sous la porte dans les deux ans à venir."
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Parce qu'elles relaient les politiques gouvernementales sur l'avortement ou la contraception, ces associations bénéficient d'une aide publique : les centaines de milliers d'heures de "conseil conjugal et familial" dispensées tous les ans par le Planning sont rémunérées par l'Etat. Pour beaucoup de structures, ce soutien est vital : le budget d'une association sur cinq dépend à plus de 75 % de ces subventions.
En 2008, les crédits consacrés par l'Etat au "conseil conjugal et familial" s'élevaient à 2,6 millions d'euros. Pour 2009, le gouvernement prévoit une enveloppe de 2,1 millions, ce qui représente une baisse de 20 %. "Les campagnes d'information nationales affirment : "La contraception, parlez-en", souligne Mme Martinet. Mais où pourra-t-on en parler si les permanences du Planning ferment ?"
"7000 PERSONNES L'AN"
Le gouvernement ne conteste pas que les subventions sont en baisse : les aides financières du Planning font partie du "programme 106", un chapitre budgétaire consacré aux actions en faveur des familles vulnérables, dont les crédits ont été réduits en 2009. Mais il souligne que, malgré ces restrictions, 80 % des crédits consommés en 2008 seront maintenus.
Ces précisions sont loin de rassurer le Planning. "Nos associations sont précaires, souligne Françoise Laurant, la présidente du Planning familial. Certaines, notamment parmi les plus petites, fonctionnent à 100 % grâce aux aides de l'Etat. Elles sont animées par des bénévoles et elles ne pourront pas maintenir les permanences d'accueil si les aides sont supprimées. Il ne faut pas que l'Etat se désengage."
Le mois de décembre 2008 a montré que même les grosses associations étaient fragiles. A Noël, le Planning de Marseille, qui gère un budget annuel de 800 000 euros, a fermé ses portes au public. "Les permanences avaient lieu dans un appartement ancien, au troisième étage - sans ascenseur - d'un immeuble d'habitation, note sa présidente, Claire Ricciardi. Nous avons dû fermer, car les locaux n'étaient pas adaptés au va-et-vient des 7 000 personnes qui venaient tous les ans."
Les aides de l'Etat ne représentent que 7 % du budget de l'association marseillaise, mais les permanences supprimées à Noël faute de locaux ne pourront pas reprendre sans ce coup de pouce financier. "Les autres crédits ne peuvent être utilisés pour les permanences, car ils sont affectés à des actions spécifiques comme les interventions dans les collèges, précise la directrice, Lisa Tichané. Or, les permanences sont essentielles, car ce sont des lieux d'écoute qui nourrissent toutes nos activités. C'est parce que nous écoutons cette parole sur la vie intime et affective des couples et des femmes que nous sommes pertinents lors de nos activités extérieures."
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