La motion, la première de l'ère Aubry et la deuxième contre le gouvernement de François Fillon, après celle d'avril 2008, sera discutée à 15H00 dans l'hémicycle.
France 3 casse sa grille des programmes pour diffuser en direct de l'Assemblée nationale, de 15 heures à 17 h 15, le débat sur la motion de censure déposée par le groupe SRC contre la politique du gouvernement.
François Bayrou, lui, a "décidé de voter la motion de censure" contre le gouvernement présentée, mardi 27 janvier, par le groupe socialiste. Il le dit dans un entretien au "Monde", recueilli par Patrick Roger.
Deux jours avant la journée de grèves à laquelle s'est associé le PS, son chef de file à l'Assemblée Jean-Marc Ayrault déclinera les grands axes du "contre-plan de relance" socialiste et condamnera "la dérive autoritaire" du président Nicolas Sarkozy qui va selon les socialistes jusqu'à "menacer" les libertés publiques. "Notre combat n'est pas seulement un acte de résistance", plaidera le député-maire de Nantes qui veut mettre "des propositions en débat".
Après une crise sans précédent la semaine dernière au Palais-Bourbon, qui a vu les députés PS boycotter les débats pour protester contre la réforme du travail parlementaire, l'ambiance promet d'être à nouveau électrique dans l'hémicycle.
L'UMP a fustigé une "nouvelle pantalonnade du PS visant à bloquer l'Assemblée" et Roger Karoutchi (Relations avec le Parlement) une "ultime cartouche du PS pour monter une "opération de communication". Le Premier ministre François Fillon, qui répondra à M. Ayrault, a pour sa part accusé le PS d'empêcher l'unité des Français face à la crise: "Il y avait autre chose à faire que de dresser les uns contre les autres".
La tension devrait se poursuivre après la mise aux voix de la censure, les députés devant immédiatement ensuite voter sur la réforme du travail législatif... avec des bancs socialistes désertés. Les députés PS ont décidé de boycotter ce scrutin pour protester contre une réforme qui encadre le temps de parole et le droit d'amendement, mais vise selon eux à "bâillonner" l'opposition.
(source : http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/01/27/m-bayrou-votera-la-censure_1146847_823448.html)
François Bayrou a "décidé de voter la motion de censure" contre le gouvernement présentée, mardi 27 janvier, par le groupe socialiste. Il le dit dans un entretien au "Monde", recueilli par Patrick Roger.
"Il y a des moments et des situations où il faut dire haut et fort que ça ne va pas", explique le président du Mouvement démocrate (MoDem), qui souligne toutefois avoir "des différences avec le texte déposé par le PS". "Mais l'essentiel, assure-t-il, est qu'un acte solennel montre au pays qu'un signal d'alarme s'allume. Pour que nul ne puisse dire : nous ne savions pas."
M. Bayrou relève également que le "contre-plan de relance" présenté par le PS "est assez proche" de l'"architecture" que lui-même propose. "Dès le mois de décembre, considérant que le plan actuel ne suffirait pas, j'ai proposé une politique de relance différente. Premièrement, je plaidais pour un grand emprunt européen de l'ordre de 3 % du PIB. Deuxièmement, je proposais une aide aux familles modestes, un livret d'épargne crise, dont le montant pourrait atteindre 1000 euros. Enfin, je suggérais des investissements, notamment universitaires, ou en termes de réseaux", explique-t-il.
"DES MANQUEMENTS QU'AUCUN RÉPUBLICAIN ET AUCUN DÉMOCRATE NE DOIT POUVOIR ACCEPTER"
M. Bayrou déplore par ailleurs que l'Etat "n'arrête pas de sortir des dizaines de milliards pour les banques, mais sans exiger les contreparties qui s'imposent." Il estime que "l'État ne peut pas mobiliser ces sommes astronomiques sans prendre, en contrepartie, les sièges au conseil d'administration qui doivent lui permettre d'exercer sa part de la gouvernance des établissements, de se faire entendre aussi bien pour la rémunération des dirigeants que pour le soutien au crédit."
Interrogé sur la pratique du pouvoir par Nicolas Sarkozy, le président du MoDem considère que "les atteintes aux libertés se multiplient de façon infiniment inquiétante." "On est à un tournant, assure-t-il. Au début du quinquennat, certains pouvaient soutenir que ces entorses étaient seulement une question de style. Aujourd'hui, c'est une question de textes : on fait entrer dans la loi et dans les institutions des manquements qu'aucun républicain et aucun démocrate ne doit pouvoir accepter."
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