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La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui représente les grandes enseignes sauf Intermarché et Leclerc, estime que les prix devraient se stabiliser cette année par rapport à 2008 où ils avaient augmenté de 3,6% sur un an selon l'Insee.
Intermarché évoque aussi une stabilité. Leclerc prévoit une hausse des prix, mais inférieure à 1%, même si "certains" produits alimentaires baisseraient de 3%, alors que les rayons des hypermarchés en compte des milliers.
Face à la flambée des cours des matières premières agricoles (blé, lait...) et du pétrole, les prix des produits alimentaires avaient explosé l'an dernier, dépassant les 20% sur un an pour les pâtes, les produits laitiers ou les oeufs, selon les cabinet Iri et Nielsen.
Alors que les cours mondiaux agricoles tendent à retrouver leurs niveaux de 2006 et que le baril de pétrole évolue sous 50 dollars, contre près du triple à l'été 2008, la baisse des prix dans les magasins se fait attendre.
La "promesse" des grandes surfaces de stabiliser, voire d'augmenter, les prix cette année est d'autant "plus anormale qu'ils pouvaient les baisser depuis la loi Chatel (en vigueur depuis le printemps 2008) et la loi de modernisation de l'économie (LME, en vigueur depuis le 1er janvier)", souligne Reine-Claude Mader, présidente de l'association de défense des consommateurs CLCV.
Ces deux lois enterrent la loi Galland qui, depuis 1996, interdisait aux distributeurs de baisser les prix en dessous d'un seuil défini de façon très rigide. La LME autorise en outre les distributeurs à négocier les tarifs des industriels, comme le réclamaient les enseignes.
Avec la loi Galland, "les dirigeants de la grande distribution s'étaient habitués à des marges conséquentes. Il faut qu'ils sachent les remettre en cause", réclame Jean-Paul Charié, député UMP, président de la Commission d'examen des pratiques commerciales et rapporteur de la LME.
L'UFC-Que Choisir épingle ainsi les marges des distributeurs sur la viande qui ont bondi au cours des 20 dernières années, au dépens des producteurs.
Certaines enseignes exigent actuellement de leurs fournisseurs des baisses de tarifs tout en augmentant les prix dans les rayons, afin de "maintenir leurs propres marges d'exploitation à 25%", précise M. Charié, qualifiant cette pratique de "scandaleuse".
En outre, les grands industriels "incontournables" exigent des hausses de tarifs "totalement injustifiées", souligne-t-il.
La baisse des matières premières agricoles et la nouvelle législation donnent aux distributeurs la possibilité de réduire les prix des grandes marques de "5 à 10%", dès 2009.
Mme Mader, qui estime que les prix devraient baisser "d'au moins 10%", regrette la "nébuleuse" qui entoure les prix en France, notamment la multitude de promotions et autres bons de réduction qui empêchent les consommateurs de connaître le "juste prix".
Une situation qui ne devrait guère changer cette année, car "la déconsommation actuelle incite à une multiplication de promotions", estime Yves Puget, rédacteur en chef de l'hebdomadaire spécialisé en distribution LSA.
En 2008, près de 20% des achats réalisés dans les grandes surfaces l'ont été lors de promotions, contre seulement 14,3% en 2003.
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