Alors que le départ précipité de Guadeloupe du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, lundi, a fait beaucoup de bruit aux Antilles, François Fillon a annoncé mardi des mesures spécifiques visant à relancer l'économie dans la région. Mais comme le Premier ministre l'a lui-même reconnu, aucun accord n'a pu être trouvé sur la question centrale des salaires. La Guyane, elle, n'a pas été évoquée.
(Source : http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200907/antilles-fillon-voit-court_186447.html)
***
***
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, qui menait des négociations pour mettre un terme aux grèves qui paralysent la Guadeloupe, n'avait jusqu'alors reçu aucune indication de la part de Matignon ou de l'Elysée. C'est désormais chose faite: mardi midi, François Fillon a détaillé sa feuille de route pour relancer l'économie des Antilles françaises, esquivant toutefois la principale revendication des manifestants: la hausse des salaires.
Au programme, de nombreuses mesures qui seront validées lors d'un vote à l'Assemblée nationale le 10 mars prochain. La plupart donne satisfaction aux revendications du principal syndicat à l'origine du mouvement social en Guadeloupe, le "Liyannaj Kont Pwofitasyon" (LKP, Collectif contre l'exploitation outrancière): versement anticipé du revenu de solidarité active (RSA), baisse du prix des carburants, gel des loyers des logements sociaux en 2009 ou encore baisse de 10% des prix de cent produits dans la grande distribution. "Je souhaite de tout coeur que les fils du dialogue se nouent dans le respect de chacun, que cesse ce long conflit si pénalisant (...) et que l'activité reprenne", a déclaré François Fillon.
La France n'oublie pas les DOM mais...
"La République n'oublie pas l'Outre-mer", a déclaré le Premier ministre en faisant référence à la polémique qui s'est déclenchée la semaine dernière alors que Nicolas Sarkozy n'avait pas évoqué la situation en Guadeloupe lors de son intervention télévisée. François Fillon a toutefois nuancé son engagement dès la phrase suivante: "Mais la République a besoin aussi de pouvoir compter sur la responsabilité et sur le sens du compromis de chacun."
Autrement dit, le gouvernement ne donnera pas le coup de pouce financier demandé par toutes les organisations syndicales: l'augmentation de tous les bas salaires de 200 euros nets pour la Guadeloupe, 300 euros pour la Martinique. Une partie du patronat, qui considère que seule une telle mesure pourra relancer durablement le pouvoir d'achat, soutient l'action syndicale.
Blocage métropolitain
Pour seule réponse de l'Etat, les Antilles français seront gratifiées de la présence d'Yves Jégo et de deux nouveaux médiateurs, chargés d'imposer un accord sur les salaires. "L'Etat ne saurait se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent", explique François Fillon. Un préaccord avait été conclu avec le patronat dimanche matin, sous réserve que l'Etat consente des exonérations de charges à hauteurs de 108 millions d'euros.
Mais Yves Jégo n'avait pas pu rencontrer les syndicats lundi, car il a dû rentrer pour une réunion d'urgence sur le sujet à Paris, à la demande de François Fillon. Un retour précipité qu'a critiqué en coulisses l'Elysée. Nicolas Sarkozy n'a pas apprécié la gestion "hasardeuse" de la crise par le Premier ministre. Pour Victorin Lurel, député socialiste et président du conseil général de Guadeloupe, "cette posture gouvernementale constitue un piteux revirement qui peut s'avérer lourd de conséquences économiques, sociales et bientôt politiques en Guadeloupe".
Et pendant ce temps-là...
Si la Martinique et la Guadeloupe ont finalement réussi à attirer l'attention du pouvoir, en métropole, François Fillon n'a évoqué ni la Guyane, ni la Réunion, départements pourtant soumis à une situation économique aussi inquiétante. Si aucun mouvement social n'a été amorcé à la Réunion, Cayenne a été perturbée par une importante crise sociale en décembre dernier. Malgré un accord sur la baisse des prix des carburants, les tensions sont toujours présentes. "Il y a une réalité de solidarité outre-mer qui s'exprime par des messages de soutien", a répété Christiane Taubira, député de Guyane, dans plusieurs médias. Plusieurs syndicats du département ont même exprimé leur volonté de "poursuivre le combat" des Antilles françaises "sur la terre ferme".
Côté pacifique, la situation s'envenime également. Mais la "vie chère" n'en est pas la raison principale. La crise que traverse la Polynésie française - un territoire d'Outre-mer - est politique. Le président de l'archipel, Gaston Tong Sang, a annoncé samedi dernier sa démission et celle de son gouvernement, avant le vote d'une motion de défiance signée par les indépendantistes alliés aux anciens chiraquiens de Gaston Flosse. Cette situation inédite pose un problème juridique, car comment voter une motion de censure quand le président qu'elle vise n'est plus en exercice. Tahiti a demandé l'intervention de l'Etat français pour jouer l'arbitre dans ce dossier. Mais, pour le moment, Paris est trop préoccupée à régler le cas des départements d'Outre-mer.
Au programme, de nombreuses mesures qui seront validées lors d'un vote à l'Assemblée nationale le 10 mars prochain. La plupart donne satisfaction aux revendications du principal syndicat à l'origine du mouvement social en Guadeloupe, le "Liyannaj Kont Pwofitasyon" (LKP, Collectif contre l'exploitation outrancière): versement anticipé du revenu de solidarité active (RSA), baisse du prix des carburants, gel des loyers des logements sociaux en 2009 ou encore baisse de 10% des prix de cent produits dans la grande distribution. "Je souhaite de tout coeur que les fils du dialogue se nouent dans le respect de chacun, que cesse ce long conflit si pénalisant (...) et que l'activité reprenne", a déclaré François Fillon.
La France n'oublie pas les DOM mais...
"La République n'oublie pas l'Outre-mer", a déclaré le Premier ministre en faisant référence à la polémique qui s'est déclenchée la semaine dernière alors que Nicolas Sarkozy n'avait pas évoqué la situation en Guadeloupe lors de son intervention télévisée. François Fillon a toutefois nuancé son engagement dès la phrase suivante: "Mais la République a besoin aussi de pouvoir compter sur la responsabilité et sur le sens du compromis de chacun."
Autrement dit, le gouvernement ne donnera pas le coup de pouce financier demandé par toutes les organisations syndicales: l'augmentation de tous les bas salaires de 200 euros nets pour la Guadeloupe, 300 euros pour la Martinique. Une partie du patronat, qui considère que seule une telle mesure pourra relancer durablement le pouvoir d'achat, soutient l'action syndicale.
Blocage métropolitain
Pour seule réponse de l'Etat, les Antilles français seront gratifiées de la présence d'Yves Jégo et de deux nouveaux médiateurs, chargés d'imposer un accord sur les salaires. "L'Etat ne saurait se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent", explique François Fillon. Un préaccord avait été conclu avec le patronat dimanche matin, sous réserve que l'Etat consente des exonérations de charges à hauteurs de 108 millions d'euros.
Mais Yves Jégo n'avait pas pu rencontrer les syndicats lundi, car il a dû rentrer pour une réunion d'urgence sur le sujet à Paris, à la demande de François Fillon. Un retour précipité qu'a critiqué en coulisses l'Elysée. Nicolas Sarkozy n'a pas apprécié la gestion "hasardeuse" de la crise par le Premier ministre. Pour Victorin Lurel, député socialiste et président du conseil général de Guadeloupe, "cette posture gouvernementale constitue un piteux revirement qui peut s'avérer lourd de conséquences économiques, sociales et bientôt politiques en Guadeloupe".
Et pendant ce temps-là...
Si la Martinique et la Guadeloupe ont finalement réussi à attirer l'attention du pouvoir, en métropole, François Fillon n'a évoqué ni la Guyane, ni la Réunion, départements pourtant soumis à une situation économique aussi inquiétante. Si aucun mouvement social n'a été amorcé à la Réunion, Cayenne a été perturbée par une importante crise sociale en décembre dernier. Malgré un accord sur la baisse des prix des carburants, les tensions sont toujours présentes. "Il y a une réalité de solidarité outre-mer qui s'exprime par des messages de soutien", a répété Christiane Taubira, député de Guyane, dans plusieurs médias. Plusieurs syndicats du département ont même exprimé leur volonté de "poursuivre le combat" des Antilles françaises "sur la terre ferme".
Côté pacifique, la situation s'envenime également. Mais la "vie chère" n'en est pas la raison principale. La crise que traverse la Polynésie française - un territoire d'Outre-mer - est politique. Le président de l'archipel, Gaston Tong Sang, a annoncé samedi dernier sa démission et celle de son gouvernement, avant le vote d'une motion de défiance signée par les indépendantistes alliés aux anciens chiraquiens de Gaston Flosse. Cette situation inédite pose un problème juridique, car comment voter une motion de censure quand le président qu'elle vise n'est plus en exercice. Tahiti a demandé l'intervention de l'Etat français pour jouer l'arbitre dans ce dossier. Mais, pour le moment, Paris est trop préoccupée à régler le cas des départements d'Outre-mer.
1 commentaire:
Les salaires des exploités
ne sont donc pas une affaire d'état !
Enregistrer un commentaire