11/02/2009

Face à la cour, Yvan Colonna accuse Nicolas Sarkozy "

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"Dans cette enceinte, Monsieur Sarkozy est au banc des parties civiles, il fait ce qu'il veut! Est-ce qu'on peut avoir un débat serein en dehors de toute pression?", a interrogé l'accusé.
(Source : http://www.challenges.fr/actualite/toute_lactu/20090210.OBS4144/face__la_cour_yvan_colonna_accuse_nicolas_sarkozy.html)

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Yvan Colonna s'en est pris vigoureusement à Nicolas Sarkozy, mardi 10 février au deuxième jour de son procès en appel. Le Corse a accusé le président de la République d'avoir fait "pression" sur la procédure en le présentant d'emblée comme "coupable" de l'assassinat du préfet Erignac en 1998.
"Dans cette enceinte, Monsieur Sarkozy est au banc des parties civiles, il fait ce qu'il veut! Est-ce qu'on peut avoir un débat serein en dehors de toute pression?", a interrogé l'accusé.
"Ici c'est un procès politique, un procès d'Etat (...) Comment voulez vous que je puisse avoir confiance dans une justice où le président de la République est aux côtés des victimes ?", a-t-il poursuivi, reprochant à Nicolas Sarkozy de s'être "engagé à ce qu'(il) soit condamné".

"Désobligeant" pour le président

Yvan Colonna a eu pour la première fois la parole au procès entamé lundi devant la cour d'assises spéciale d'appel de Paris pour un crime qui lui a valu la perpétuité en première instance fin 2007.
Il a immédiatement dénoncé la violation de sa présomption d'innocence depuis 1999, quand certains membres du commando à l'origine de l'assassinat du préfet l'ont accusé d'avoir tiré, entraînant sa fuite qui durera quatre ans.
Yvan Colonna, qui a réaffirmé son innocence, a rappelé que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'était félicité en juillet 2003 de l'arrestation de "l'assassin du préfet Erignac", des propos qui ont valu à l'actuel chef de l'Etat une action en justice intentée par l'accusé lui-même.
"La cour n'a pas reçu de pression, ce que vous dites est désobligeant", a réagi le président Didier Wacogne.

"Vous n'avez qu'à m'expulser"

"Alors si je n'ai plus le droit de m'exprimer, vous n'avez qu'à m'expulser!", a tonné Colonna.
"La cour n'est pas le président de la République une bonne fois pour toutes!", l'a interrompu le président. "Revenons sur vous!"
L'interrogatoire de personnalité, au menu des débats mardi, s'est déroulé en l'absence des proches d'Yvan Colonna auxquels celui-ci a expliqué avoir "interdit" de venir se prêter au "jeu hypocrite de faire venir la famille dire du bien de (lui)".

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