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Grèves étudiantes massives au Québec
300 000 étudiants manifestent à Montréal contre la hausse de 75% des frais de
scolarité
Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
La
lutte que sont en train de mener les étudiants
québécois contre la politique de casse de l'université publique
menée par le gouvernement libéral de Jean Charest est une preuve de plus
de l' « exception » québécoise en Amérique du
nord.
Exception
qui ne repose pas seulement sur ses
aspects les plus connus, la défense de la langue française ou de la
souveraineté, mais qui s'appuie avant tout sur un État social
particulièrement avancé pour le continent nord-américain
etune tradition de lutte, dans une province qui avait déjà connu des luttes massives en 2005 contre un projet
similaire.
La manifestation du jeudi 22 mars, avec 300 000 étudiants et
professeursbrandissant
des carrés rouges (l'emblème du mouvement)
paralysant le centre de Montréal a marqué une étape significative
dans une lutte entamée depuis décembre, ponctuée par des manifestations
hebdomadaires et par des occupations d'amphithéâtres et
le blocage de plusieurs facultés.
En cause la réforme du gouvernement provincial du
libéral Jean Charest qui prévoit la hausse de 75% de frais de scolarité d'ici 2017, soit une augmentation de 1 625 $ par an.
Jusqu'à présent,
le Québec est resté une des rares provinces d'Amérique du nord où les études sont encore accessibles aux enfants des couches
populaires,
en dépit d'une hausse de plus de 50% depuis 2007. Une
année d'études coûte en moyenne 2 000 $ au Québec, contre 4 800 $ en
Colombie-Britannique, 5 600 $ en Alberta et 6 640 $ dans la province
voisine d'Ontario.
En dépit de cette situation privilégiée, en
2005, 57% des étudiants avaient recours à un prêt pour financer leurs
étudeset 27% sont déjà endettés à plus de 20 000
$.
Une mobilisation construite par un front syndical hétéroclite et par une
campagne unitaire spécifique, de « CLASSE »
Le
Québec possède une longue tradition de luttes
étudiantes, de mai 1968 à 2005, lorsqu'un projet similaire du
gouvernement libéral de Charest, déjà lui, avait mobilisé des dizaines
de milliers d'étudiants et fait plier le
gouvernement.
Cette fois,
la mobilisation est encore plus large,
touchant principalement les universités francophones (UdM, UQAM, Laval)
mais aussi désormais les universités anglophones (Concordia, Mcgill.
Elle
intègre un ensemble de coordinations de base, en particulier à Laval
et à McGill, ainsi que les deux principales confédérations syndicales,
la FEUQ et l'ASSE.
LaFEUQ (Fédération
étudiante universitaire du Québec) est la première centrale
syndicale avec 150 000 affiliés, réformiste participant à la co-gestion
des universités francophones, en particulier à l'Université de
Montréal (UdM). Organiquement liée au Parti québecois (PQ – parti
nationaliste de centre-gauche), elle constitue sa réserve de cadres en
puissance.
Dans
l'opposition parlementaire au niveau
provincial, le PQ tente de se refaire une cerise dans l'opposition
après le fiasco électoral des élections fédérales de 2011 où il s'était
écroulé, perdant 45 de ses 49 députés au Québec. La
mobilisation de la FEUQ, avec ses importants moyens humains et
financiers, participe aussi de cette logique électoraliste et
opportuniste.
Face à elle,
l'ASSE(Association
pour une solidarité syndicale étudiante) est une centrale regroupant 50
000 étudiants sur des positions combatives, de lutte mais aussi
gauchisantes avec une extrême hétérogénéité interne (écolos,
alter-mondialistes, anarchistes, trotskistes, communistes). Puissante
dans les universités francophones, elle est en position de force
à l'Université du Québec à Montréal (UQAM).
Le succès de l'ASSE lors de cette mobilisation est d'avoir su rassembler plus
large avec la campagne CLASSE (Coalition
large de l'ASSE) qui a permis
de coordonner les divers comités de lutte locaux. Le leader
politique et médiatique du mouvement est aussi un des deux porte-paroles
de l'ASSE, Gabriel
Nadeau-Dubois.
Le
mouvement est parti de l'Université de Laval le
13 février dernier, suivi par le CEGEP (lycée québécois) du
Vieux-Montréal, ont embrayé rapidement l'Université de Montréal puis
l'UQAM début mars. Le mouvement a été rejoint par certains
départements de McGill et Concordia à la mi-mars.
Actuellement,200 000 lycéens et étudiants sont en grève
illimitée, ne participant à aucun cours jusqu'à la fin de la
mobilisation.
Pour les jeunes communistes québécois, il faut appeler à la grève générale
contre le gouvernement
Les jeunes communistes sont présents dans le
mouvement, participant à la lutte menée par les syndicats étudiants. L'enjeu pour la Jeunesse
communiste québecoise est de construire la convergence des luttesavec
le mouvement ouvrier :
« Les étudiants sont en première ligne de
la lutte contre cette offensive capitaliste, ici au Québec »,
pour Marianne Breton-Fontaine, responsable de la JC Québecoise. « Il
est crucial que cette grève monte en puissance, et qu'elle intègre les
travailleurs au mouvement et aide à construire une grève politique
contre le
gouvernement ».
La marée rouge qui a inondé Montréal le 22 mars n'est qu'un début pour les
centaines de milliers d'étudiants qui participent depuis plusieurs semaines au mouvement.
Plus
que jamais, le Québec est le centre de gravité des luttes en Amérique
du
nord, et la lutte des étudiants québécois est source d'inspiration
pour les étudiants français confrontés à des attaques similaires dans
les suites de la loi
LRU.
Le mot d'ordre, diffusé par le groupe de rap québécois Loco Locass lors des
manifestations de 2005, est hélas toujours d'actualité : « Libérez-nous des
libéraux ! »
un article propulsé par TORAPAMAVOA : http://torapamavoa.blogspot.com Clikez "plus d'infos" ci dessous pour lire la suite de l'article...^^
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