mardi 22 mai 2007, 16h34
La croissance accélère le réchauffement climatique
agrandir la photo
SYDNEY (Reuters) - Le réchauffement climatique se produit plus rapidement que prévu car la croissance économique a engendré des émissions de gaz à effet de serre (GES) plus fortes que prévues depuis 2000, affirme une étude scientifique australienne publiée mardi.
Les émissions de GES ont augmenté de 3% par an depuis 2000, contre 1% d'augmentation au cours des années 1990, affirme la plus haute autorité scientifique australienne, l'Organisation pour la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO).
"Une des principales raisons de l'accélération de la croissance des émission est que, globalement, nous brûlons davantage de carbone par dollar de richesse créée", a expliqué dans un communiqué Mike Raupach, du CSIRO.
"Cela signifie que le changement climatique intervient plus vite que ce qui était prévu par la plupart des études réalisées dans les années 1990 et au début des années 2000."
Raupach a dirigé une équipe internationale d'experts des questions de cycle du carbone, d'émissions de GES et d'économistes, dans le cadre du Global Carbon Project du CSIRO, pour quantifier les émissions mondiales de carbone et la demande en énergies fossiles.
L'étude montre que 8 milliards de tonnes de carbone étaient émises en 2005 au plan mondial dans l'atmosphère par le biais des rejets de CO2, contre 6 milliards de tonnes dix ans plus tôt.
"LES ÉMISSIONS ONT UNE HISTOIRE"
"Dans le cadre de leur processus de développement industriel, les pays passent par une période d'utilisation intensive, et souvent inefficace, des énergies fossiles", a dit Raupach.
"L'efficacité tend à s'améliorer au cours de ce processus, puis tend à se stabiliser. Des pays industrialisés comme l'Australie et les Etats-Unis sont au niveau de l'équilibre, tandis que des pays en développement comme la Chine en sont à la phase de développement intensif."
Depuis le début de la révolution industrielle, il y a deux siècles, Etats-Unis et Europe ont émis 50% du total des émissions globales de carbone. La Chine ne représente que 8% de ce total. Les 50 nations les moins développées ne sont responsables que de 0,5% des émissions globales de ces 200 dernières années.
Aujourd'hui, un Australien ou un Américain émet en moyenne 5 tonnes de carbone par an, quand un Chinois en émet une, selon le rapport.
"En plus de renforcer l'urgence de la nécessité de réduire les émissions, une des conclusions importantes de ce travail est de montrer que les émissions ont une histoire", a dit Raupach.
"Il faut prendre en compte les émissions présentes et passées au moment de négocier de nouveaux objectifs mondiaux de réduction. Pour être efficaces, les réductions d'émissions doivent être réalisables et équitables."
L'Australie et les Etats-Unis ont refusé de ratifier le protocole de Kyoto, seul traité mondial organisant les réductions d'émissions de GES. La Chine n'a aucun objectif contraignant dans la première phase de Kyoto.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire