Christine Boutin, passionaria des valeurs familiales et sociales
PARIS (AP) - Christine Boutin, nommée vendredi ministre du Logement et de la ville du gouvernement Fillon, défend les valeurs familiales et sociales au sein de l'UMP.
La députée des Yvelines et présidente du Forum des républicains sociaux, petit parti associé à l'UMP, est récompensée pour s'être ralliée à Nicolas Sarkozy après avoir renoncé à se présenter à l'élection présidentielle. Elle avait obtenu 1,19% des voix en 2002.
Cette catholique pratiquante, dont le modèle en politique est le pape Jean Paul II, s'est révélée aux Français en 1998 en combattant le Pacte civil de solidarité (PACS). Bible en main, elle avait défendu pendant cinq heures et demie une motion de procédure. Lionel Jospin l'avait qualifiée quelques jours plus tard de "députée marginale" et "outrancière dans ses propos", provoquant les larmes de l'intéressée.
Née le 6 février 1944 à Levroux (Indre), mariée depuis 1967, cette mère de trois enfants, aujourd'hui grand-mère, est entrée en politique pour combattre la majorité socialiste après la victoire de François Mitterrand en 1981.
Alors proche de Raymond Barre, elle est élue maire d'Auffargis de 1980 à 1983, conseillère générale des Yvelines en 1982, députée (apparentée UDF) en 1986 et régulièrement réélue depuis dans la 10e circonscription des Yvelines.
Proche du Vatican -elle siège au conseil pontifical pour la famille depuis 1995-, opposée à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'adoption par des couples de même sexe, Christine Boutin se revendique d'une "droite humaine" attachée aux valeurs familiales et sociales. Femme de convictions, elle milite depuis longtemps à rebours de son camp pour la modernisation des prisons ou la régularisation des sans-papiers.
Plus récemment, elle a proposé dans un rapport remis en septembre 2003 à Jean-Pierre Raffarin la mise en place d'un "dividende universel" pour tous, versé de la naissance à la mort. En 2005, elle a voté "non" à la Constitution européenne car le traité européen ne faisait pas référence aux racines chrétiennes de l'Europe. Début 2007, elle a été le rapporteur à l'Assemblée nationale du projet de loi instituant le droit au logement opposable.
Esprit libre, elle n'hésite pas à dénoncer le "glissement vers le sécuritaire" et à afficher son opposition au contrat d'union civile proposé par Nicolas Sarkozy pour les couples homosexuels.
Présidente du Forum des républicains sociaux, petit parti créé en 2001 dans la foulée de son combat anti-PACS, Christine Boutin a décidé en 2002 d'associer sa formation à l'UMP. Candidate en 2004 à la présidence de l'UMP face à Nicolas Sarkozy, elle avait recueilli 5,82% des voix.
Mme Boutin envisageait d'être à nouveau candidate à l'élection présidentielle. Elle a fini par renoncer et a apporté en décembre 2006 son soutien à Nicolas Sarkozy pour éviter un "21 avril à l'envers". En remerciement, le candidat de l'UMP l'a nommée conseillère politique et l'a associée à sa campagne. "Je n'ai rien négocié", affirmait à l'époque la présidente du FRS. Elle est aujourd'hui ministre. AP
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