Après Johnny Hallyday exilé fiscal en Suisse, c'est Daniel Schneidermann qui pourrait bien traverser les Alpes. Arrêt sur images, l'émission de décryptage de la télévision supprimée par la direction de France 5, pourrait être reprise par la Télévision suisse romande (TSR).
Il en parlait sur le ton de la plaisanterie la semaine dernière. Mais dans une interview accordée au quotidien helvète La Liberté, l'iconoclaste spécialiste ès-médias a confié qu'il espérait pouvoir produire Arrêt sur images sur la TSR. L'émission pourrait ainsi avoir une liberté de ton plus grande, et "offrirait de grandes garanties d'indépendance par rapport à tout le système français".
Scheidermann estime en effet que son émission paie son indépendance et sa liberté de ton, dénonçant tour à tour le président de France télévisions Patrick de Carolis, la directrice de l'information de France 2 Arlette Chabot et la pensée unique en France. L'ex-chroniqueur du Monde craint que les critiques émises contre l'ancienne présentatrice des JT du week-end de la chaîne Béatrice Schönberg n'aient pesé dans la décision d'arrêter l'émission de décryptage des médias. "Je pense qu'Arlette Chabot et Béatrice Schönberg ont dû se répandre en reproches contre nous."
Arrêt sur images avait en effet dénoncé le traitement des manifestations anti-CPE du JT de France 2 en reprochant notamment à Schönberg un parti-pris lié à sa liaison avec Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Cohésion sociale.
Conforté par les 40000 signatures recueillies par une pétition contre la suppression de l'émission qui circule sur le Net, l'indécrottable pourfendeur de la connivence entre médias et pouvoirs risque de déranger davantage s'il venait à officier sur une chaîne étrangère.
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