La justice attend le citoyen Jacques Chirac
PARIS (AP) - Dimanche, Jacques Chirac redeviendra un citoyen ordinaire aux yeux de la justice française. Il risque alors d'être convoqué comme témoin ou même en vue de sa mise en examen dans plusieurs enquêtes judiciaires qui remontent pour la plupart à l'époque où il était maire de Paris.
Selon "Le Canard Enchaîné" à paraître mercredi, les premiers à dégainer seraient les deux magistrats instructeurs de l'affaire Clearstream, l'affaire la plus récente dans laquelle l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a déjà été entendu comme témoin.
L'avocat de Jacques Chirac, Me Jean Veil, et le parquet n'ont pas confirmé l'information de l'hebdomadaire satirique, selon laquelle l'ancien chef de l'Etat serait entendu comme témoin dès lundi prochain par Henri Pons et Jean-Marie d'Huy.
Si elle est médiatique, l'affaire Clearstream n'est cependant pas la plus dangereuse sur le plan pénal pour Jacques Chirac, deux dossiers sur les emplois fictifs du RPR, l'un instruit à Nanterre, l'autre à Paris, pouvant lui valoir prochainement une mise en examen.
Le juge Alain Philibeaux à Nanterre a disjoint en 2002 le cas de Jacques Chirac du dossier sur le financement occulte du RPR qui a valu à Alain Juppé une condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité.
Y figure une note signée de sa main de 1993 où il demande une augmentation pour une secrétaire de la Ville de Paris, dont il est maire, en soulignant le "dévouement exemplaire" dont elle avait fait preuve dans les "fonctions délicates" qu'elle exerçait au RPR. Des faits qui s'assimilent à de la prise illégale d'intérêts.
Dans le volet parisien des emplois fictifs du RPR, mieux connu sous le nom de l'affaire "des chargés de mission de la Ville de Paris", la juge Xavière Siméoni attend tout d'abord le 26 juin, jour où la Cour de cassation doit valider ou annuler son enquête, avant d'envisager de citer l'ex-président.
Dans cette affaire qui porte sur des emplois de complaisance pour des proches du RPR au cabinet du maire de Paris, Alain Juppé, ancien bras droit de Chirac, a été entendu le 15 mai dernier comme témoin. Une audition interprétée comme préparatoire à la convocation de l'ancien chef d'Etat.
Quatre anciens directeurs de cabinet de Jacques Chirac sont mis en examen depuis 2002 et 2003 pour détournement de fonds publics et faux en écriture publique. Des faits qu'ils ont toujours contestés.
La juge Siméoni instruit également l'affaire Euralair, du nom de cette compagnie aérienne qui a fait faillite. Son ancien directeur, Alexandre Couvelaire, présenté comme un proche de Chirac, a été mis en examen. L'enquête doit déterminer si les vols gratuits dont auraient pu bénéficier des personnalités, parmi lesquelles Bernadette Chirac, l'épouse de l'ex-chef de l'Etat, et peut-être M. Chirac lui-même, peuvent constituer des abus de biens sociaux.
Dernier dossier: celui concernant la Société d'économie mixte parisienne de prestations (SEMPAP) qui effectuait des travaux d'imprimerie pour la mairie de Paris. Là encore, la justice soupçonne un financement occulte présumé du RPR. AP
der/mw
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