Par Pascal Riché (Rue89) 18H57 19/06/2007
Qui l'emportera? Les arguments sonnants et trébuchants du patron de LVMH Bernard Arnault (qui met 200 millions d'euros sur la table) ou ceux, journalistiques et moraux, de la rédaction, qui considère l'industriel comme une menace à leur indépendance?
Les échos sont en grève. Vers 15 heures, le site internet a cessé d'être alimenté. Demain, mercredi, le quotidien ne paraîtra pas en kiosque. C'est ce qu'ont décidé les salariés, réunis en assemblée générale à 14h30.
Ils contestent l'ouverture, par leur propriétaire le britannique Pearson, de négociations en vue de vendre le journal à Bernard Arnault.
"L'ensemble des personnels considère que cet acquéreur potentiel ne satisfait pas à deux exigences majeures : l'indépendance éditoriale et le maintien de l'emploi", estime le communiqué commun à la Société des journalistes (SDJ) et aux syndicats.
Arnault est considéré comme indésirable pour trois raisons: son groupe d'abord, est omniprésent dans l'actualité économique: pas un jour ne passe sans que les journalistes n'aient à écrire sur les activités de LVMH. Ensuite, Bernard Arnault possède déjà un quotidien économique, la Tribune : s'il contrôlait les deux, ce serait un recul du pluralisme de la presse économique, sans parler des risques pour l'emploi. Enfin, le patron de LVMH est il est très proche de Nicolas Sarkozy, dont il fut le témoin de mariage...
La SDJ a longuement rencontré David Bell, président des Echos, qui représente Pearson au conseil d'administration. Ce dernier a confirmé la volonté du groupe britannique (par ailleurs propriétaire du Financial Times)de vendre le quotidien français. Il a indiqué aux représentants de la rédaction que trois condition avaient été posées pour la vente : un bon prix, le respect de l'indépendance, et le respect de l'emploi. "Aucun candidat ne respecte pour l'instant ces trois conditions", aurait-il assuré. La SDJ des Echos demande qu'un pacte d'indépendance, prévoyant des règles précises concernant les pouvoirs sur la rédaction, soit intégré au mandat de vente.
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