24/06/2007

Paco et Damien

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samedi 23 juin 2007 (21h23) :
pétiton à signer : c’est urgent

le site pour avoir des nouvelles du soutien

LIBERTE POUR PACO ET DAMIEN
Touche pas au Fouquet’s

C’est l’histoire d’une voiture qui a failli brûler parmi 1 600 qui ont vraiment pris feu. Sauf que celle-ci appartenait, semble-t-il, à un maître d’hôtel du Fouquet’s. L’hôtel brasserie quatre étoiles où Nicolas Sarkozy a fêté son élection le 6 mai au soir. Propriété d’un ami du Président, Dominique Desseigne. Dans la nuit du 10 mai, la voiture n’a donc pas flambé, comme l’espéraient Damien, 20 ans, et un copain qui l’accompagnait.
Des vigiles de l’hôtel n’ont pas tardé à les repérer, à les maîtriser et à les remettre à la police. A la surprise générale, la Brigade de répression du banditisme (BRB) est saisie. Dès le lendemain, les policiers descendent façon GIGN au domicile de Paco, 56 ans, un libertaire plus chevronné, qui héberge Damien. Paco est placé en garde à vue. Et lorsque l’information judiciaire est ouverte, il est mis en examen pour complicité de « tentative de dégradation par incendie et fabrication d’engin incendiaire ». Il est écroué à Fresnes. Damien à Fleury. Le troisième, venu jusqu’aux abords du Fouquet’s, est mis en examen mais laissé en liberté. Des produits inflammables ont été retrouvés dans la chambre occupée par Damien. Et Paco est accusé de les avoir recelé... La police place son appartement sous scellés.
L’instruction ne relève pas vraiment de l’anti-terrorisme... L’audition et la confrontation des trois mis en examen le confirme. Damien revendique son action. Paco dit n’en avoir rien su. Lundi, Pierre Dubois, le juge chargé de l’affaire, signe une ordonnance de remise en liberté des deux détenus, incarcérés depuis plus d’un mois. Il écarte les risques de concertation entre mis en examen — tout le monde ayant été entendu —, et juge celui d’une « réitération des faits » désormais « très limité ». Tel n’est pas l’avis du parquet qui fait appel de la remise en liberté, en signalant que la police a trouvé chez Paco « une documentation dénotant des convictions anarchistes ».. ! Et bien sûr les fameux « produits » inflammables. Saisie en référé, mercredi, la chambre de l’instruction a suivi le parquet et contredit le juge chargé de l’affaire.
« Je viens d’apprendre qu’on nous considère maintenant comme terroriste, écrit Damien dans une lettre mise en ligne par Indymedia Paris. « Ça m’attriste pour Paco, et chaque jour qui passe est un jour noir pour moi car savoir qu’un copain est en taule à cause de moi me peine profondément. » Damien se plaint que les psy l’aient décrit comme un « prépsychotique », un « psychopathe », un "potentiel criminel" traduit-il. Son avocate, Me Irène Terrel, déplore bien sûr le maintien en détention. « A mes yeux, ce n’est pas du tout un militant politique, dit-elle. C’est quelqu’un en grande souffrance. » Elle me confie qu’elle avait trouvé une solution d’hébergement offrant toutes les garanties.
Mais la détention est difficile aussi pour Paco, invalide à 80% souffrant d’une épilepsie grand mal. Libertaire engagé, déjà détenu par le passé, il a été visiblement suivi de très près par les renseignements généraux lors des mobilisations du CPE, ou plus récemment aux côtés des sans logis du canal Saint Martin.
Le parquet agite le spectre d’un « vaste réseau » plus ou moins clandestin. Comme le ministère de l’intérieur avait tenté de le faire devant l’ampleur des incidents de l’après élection, cherchant à expliquer "les affrontements avec les forces de l’ordre" par l’intervention des "mouvements d’extrême gauche, anarchistes ou autonomes". Malgré les moyens de la brigade de répression du banditisme, force est de constater que "le réseau" reste impalpable. Sauf pour Le Figaro du 13 juin : « Des suspects ont été interpellés dans certaines affaires. La plupart sont jeunes (une vingtaine d’années) et sont chapeautés par des mentors plus âgés ». Un peu comme dans l’affaire du Fouquet’s...
Lettre de Paco

Tout d’abord je voulais dire que je vous remercie tous de votre solidarité. Je n’ai pas peur de la publicité sur cette affaire car il faut bien informer ceux qui un jour seront aussi victimes de ce système et de cette politique mégalo parano. On n’aime pas les militants dans ce pays, ni ceux qui ont des idées et résistent au formatage. On ne sait plus qui stigmatiser alors on s’en prend aux libertaires, aux sans étiquettes... Mais, cette peur et cette paranoïa montre bien combien ce système est fragile et combien ils ont peur de la révolte. Les réformistes doivent faire la gueule ou être bien déboussolés en ce moment.
Il faut s’organiser pour la lutte, car la liberté ne se gagne pas elle se prend. Certains doivent être contents de ce qui arrive mais j’espère qu’ils sauront faire preuve de compréhension et de solidarité, tout de même. Il est temps que tous s’unissent et se solidarisent. L’éveil est lent mais au vue de la répression et des arrestations aveugles, beaucoup, je l’espère, se soulèveront. Rares sont ceux qui lucides peuvent éveiller les autres, mais la répression et la souffrance organisée par les « riders » et les nantis ne restera pas impunie. Apolitiques ou pas, un jour, trop c’est trop et les révolutions se feront.
Peur, lâcheté, couardise sont les pierres de leur édifice, de leur tour de Babel qui s’effondrera comme l’autre. C’est scientifique, c’est pour cela que les bourgeois ont intérêt à dire que tout ce qu’ils font, c’est pour notre bien à tous – Séduire, convaincre afin d’éviter la révolution et le soulèvement des pauvres, des opprimés. Cette manipulation des esprits est vitale pour eux et leur arme principale c’est la presse et les médias. Comment oser parler de démocratie lorsque l’on a en face de nous l’armée, la police, la justice et à présent les médias. Le déséquilibre est évident et cependant on dit le système démocratique alors qu’ils installent des despotes de pouvoir à tous les étages, obéissants au système (plus pour leur intérêt qu’autre chose). Des égos, loup contre loup pour se hiérarchiser, se désindividualiser et s’approprier le destin des autres par une compétition effrénée. Regarde tous ces malades du pouvoir !
Je n’ai pas honte de mon engagement, j’ai tellement souffert de l’injustice qu’il était temps que je m’engage avec lucidité et raison. J’ai comme d’autres tenté de m’échapper mais j’ai pris conscience que l’existant c’est celui qui sait s’unir aux autres, se dé-chaînant de son ego pour « être social » en fraternité et humanité. Une sorte d’amour, amitié.
Peut-être que je n’arrive pas à m’exprimer aussi bien que je le voudrais mais bon, faut bien que je m’exprime et sorte de ma tête quelque chose positif car à part les cris et la télé qui te ronge le cerveau, t’annihile toute pensée et réflexion autonome, il ne reste plus que l’écriture et la lecture qui peuvent aider à ne pas tomber plus bas que là où on est déjà. La taule est un micro-capitalisme comme celui du dehors qui ne va pas sans incarcérer, enchaîner et briser...

Amitiés à tous

Ma position personnelle, pour éviter tout malentendu

Je n’approuve pas ce genre d’action, même si je partage la colère. Il faut impérativement trouver d’autres formes d’action que la violence exutoire, dangereuse pour les autres et pour soi. Je l’ai maintes fois exprimé.

De là à en faire des "terroristes", comme le fait le parquet, cela devient imbécile, ignoble, totalitaire.

Une société qui se venge en mettant en prison, est-ce la société que nous voulons ? On marche sur la tête, et ce n’est pas Damien qui est fou... A ce rythme, on va nous enfermer les uns après les autres.

Briser des vies pour une bagnole ?

Combien de patrons sont poursuivis pour la mort d’un ouvrier ?

J’ai signé la pétition exigeant la libération de Damien et Paco (Michel).

Courage à tous deux...

(....) suite

je rediffuserai la pétition (avec quelques infos qui sont sur le site) auprès des adhérents, en les incitant, s’ils signent, à signaler qu’ils sont militants CGT : c’est le mieux que je puisse faire

J’espère, sans y croire trop ( vu l’ambiance ultra-répressive) qu’ils s’en sortiront très rapidement. Un jour de prison est un jour de trop ; là déjà.... c’est déjà l’overdose ; les prisons sont pleines de gens qui n’ont rien à y faire Au rythme où l’on va, ce sera mon tour demain (j’ai bien failli) ou d’un autre militant, si on laisse faire

tranmettez mon soutien moral à tous deux (j’essairai d’écrire un mot à Damien, puisque son adresse est donnée, mais sans la réserve citée plus haut)

Patrice Bardet
Le texte de la pétition
PETITION POUR LA LIBERATION DE MICHEL GAUCHER ET DAMIEN SIGNORET

Le 13 mai dernier, deux chômeurs parisiens, militants du mouvement social, Michel Gaucher, 56 ans, et Damien Signoret, 20 ans, ont été placés en détention préventive aux maisons d’arrêt de Fresnes et Fleury-Mérogis. Damien Signoret a été arrêté par la police dans la nuit du 10 au 11 mai à proximité du restaurant "Le Fouquet’s" où Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire le soir des élections. Il est accusé de "tentative de dégradation par incendie" sur une voiture garée devant ce restaurant, de "fabrication d’engin incendiaire" et de "détention et transport de substances inflammables". Michel Gaucher, qui hébergeait chez lui Damien Signoret, a été arrêté quelques heures plus tard à son domicile. Il est accusé de "complicité de dégradation par incendie" et de "recel de produits inflammables". Comme beaucoup d’autres, ces deux militants ont été incarcérés avant même d’être jugés, en violation flagrante du principe de présomption d’innocence. Michel Gaucher et Damien Signoret sont bien connus du mouvement social parisien pour leur engagement dans le mouvement anti-CPE de la Sorbonne, mais aussi pour leur engagement en tant que mal-logés, pour leur engagement dans la lutte des sans-papiers, et pour leur engagement dans la lutte des sans-abris du canal Saint-Martin.
Au nom du respect de la présomption d’innocence et au nom de la solidarité entre tous les acteurs du mouvement social, nous demandons la libération immédiate de Michel Gaucher et Damien Signoret.

Pour signer la pétition, copiez, complétez, et envoyez le formulaire suivant à lavilletteenlutte( wqt)mail.com :

NOM :
PRENOM :
DOMICILE (département, commune, arrondissement) :
PROFESSION (secteur et statut) :
LIEU DE TRAVAIL (département, commune, arrondissement, nom de l’établissement ou de l’entreprise) :
ORGANISATION (parti, syndicat, ou association) :
CONTACT (mail, téléphone, ou adresse postale) :

Je signe la pétition pour la libération immédiate de Michel Gaucher et Damien Signoret

De : Patrice Bardet
samedi 23 juin 2007

1 commentaire:

Batistin a dit…

En EXCLUSIVITÉ : le chapitre inédit de "l'Homme de la Manche" .
"LE CUISINIER CUISINÉ"
Don Quichotte, poursuivi par l'Inquisition après avoir tenté de se
jeter sur les ailes du moulin du Roi, fut gracié...
Il a pour sa défense objecté qu'il ne s'était senti poussé que par une
immense faim, le moulin abritant la cantine des Princes.
L'odeur alléchante qui s'en échappait lui ayant fait perdre la raison.
Le juge compatissant, gourmand sûrement, a pris en pitié cet homme si maigre.
Tout est bien qui fini bien.
Si ce n'est que le juge, passant le matin devant les geôles des
prévenus en se rendant au tribunal, fut stoppé net par l'étonnante
effluve qui s'échappait de la cantine des pauvres...
Jamais il n'avait, gourmet pourtant, été confronté à de telles
splendeurs olfactives.
Curieux de connaître le secret du chef, qu'elle ne fut pas sa surprise
de voir en grande discussion le cuisinier des lieux avec Sancho
Pancha.
Ce gentil valet, toujours au service du Don, détenait quelques
secrets culinaires digne des grandes tables.
Le juge, fort vexé qu'un manant puisse offrir à son maître fou
meilleure pitance qu'il n'aurait jamais, se jura bien ce matin là de
se venger.
Comment cet homme maigre, habitué à dormir à la belle étoile, ce qui
après tout est son choix, se dit-il, pouvait s'offrir le luxe
merveilleux de détenir un tel valet ?
Bien au-delà de la gourmandise, le crime de lèse majesté qui consiste
à offrir à ceux qui jamais ne travaillent, comme ce grand Don, un
havre de paix et quelques merveilleuses douceurs, mis au fond le juge
hors de lui.
Soucieux de paraître pourtant magnanime, animé d'une grande
compassion, il libéra sur le champ le Don. Le renvoyant, au fond il le
savait, à la belle étoile et à la disette.
Gardant pour lui, et pour l'éternité, le valet cuisinier, sans autre
forme de procès que le doute affiché d'une comploterie.
Comment un homme sain de corps et d'esprit pouvait ainsi offrir ses
talents aux pauvres ?
Ce mystère à lui seul mérite, vous en conviendrez, que l'on cuisine un
peu ce bon Pancho.
Batistin

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