Tout avait commencé le 26 janvier 2006. Lors de la Convention de l'UMP sur la Culture, Nicolas Sarkozy avait déclaré : "Il faut que la direction des médias, le ministère de la Culture et celui de l’Education nationale, travaillent réellement ensemble au service d’un même objectif." Une phrase qui suggérait le projet du candidat : opérer un rapprochement entre le ministère de la Culture et de l’Education nationale pour qu’ils ne fassent plus qu’un.
Tout au long de la campagne, les prétendants à l'Elysée n'ont concédé qu'une faible place à la culture, Nicolas Sarkozy laissant planer le doute sur ses intentions.
"Mettre la culture et l'art au cœur de la politique"
Pour répondre aux multiples appels, lettres ouvertes ou questions écrites des associations, il s’est contenté, comme sa rivale socialiste Ségolène Royal, de déclarations sur internet ou dans de tribunes publiques, le plus souvent par la voix d'un porte-parole.
Seul point fort sur ce sujet dans la campagne du candidat UMP, un discours dans un club branché de Paris, le Show Case, pour affirmer, le 4 avril, sa volonté de "mettre la culture et l'art au cœur de la politique", devant un public d'initiés, dont la cinéaste Danielle Thompson et la dramaturge Yasmina Reza.
Nicolas Sarkozy a reparlé culture lors de son dernier meeting à Paris, au palais omnisports de Bercy, le 29 avril, devant des vedettes du show-business et du sport, comme le chanteur Johnny Hallyday et le patineur Philippe Candelero.
Précédé au micro, notamment par le chanteur Henri Salvador, le comédien Jean-Marie Bigard et le philosophe André Glucksman, le candidat UMP a voulu "tourner la page de Mai 68". Fustigeant ses héritiers qui "dénigrent l'identité nationale", il a évoqué d'une phrase le retour de la nation "pour répondre à un besoin très fort d'identité" face à la mondialisation.
Une pétition de personnalités
C’est mi-mai que la fameuse volonté du président de supprimer le ministère de la Culture est remise sur le devant de la scène. Plusieurs réalisateurs et personnalités du monde du spectacle expriment leur crainte dans une tribune publiée dans Le Monde.
"Ne supprimez pas le ministère de la Culture", lancent les réalisateurs Costa Gavras, Agnès Jaoui, Jeanne Labrune, Bertrand Tavernier, Pierre Jolivet, Cédric Klapisch, Claude Miller, le scénariste Jean-Claude Carrière et le chanteur Miossec.
"La volonté du nouveau président de la République de resserrer son gouvernement en ne nommant que quinze ministres risque de conduire à la suppression d'un ministère de la Culture et de la Communication autonome, mais aussi de dissocier la culture et la communication au sein de deux secrétariats d'Etats distincts", soulignent ces personnalités.
"La fin d'un ministère de la Culture et de la Communication tel que l'avait imaginé André Malraux mettrait à mal le pays des droits d'auteur et de la diversité culturelle dans sa légitimité à porter haut les valeurs de la culture et de la création", poursuivent les signataires de cet appel.
Une ministre de la Culture porte-parole du gouvernement
Finalement, le verdict tombe le 18 mai lorsque le gouvernement est annoncé. Christine Albanel, ancienne conseillère de Jacques Chirac, présidente de l'établissement public du château de Versailles, est nommée vendredi ministre de la Culture, de la Communication.
Si le maintien du ministère de la Culture apparaît comme une bonne nouvelle pour ses défenseurs, le fait que Christine Albanel soit également porte-parole du gouvernement en inquiète plus d’un.
vu le nouvel observateur..
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