05/06/2007

Smells like sarko spirit

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Une polémique entre Les Ogres de Barback et la mairie d'Oyonnax circule en ligne
LEMONDE.FR | 04.06.07 | 19h32 • Mis à jour le 04.06.07 | 21h14
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"Voici une petite histoire que nous venons de vivre. On peut s'autoriser à penser qu'elle est révélatrice d'un certain état d'esprit post-victoire sarkozyste", annoncent Les Ogres de Barback sur leur page My Space. Le groupe a publié en ligne, le 31 mai, un courrier reçu du maire UMP d'Oyonnax Jacques Gobet, "suite à un concert donné au centre culturel Aragon à Oyonnax [Ain] le samedi 5 mai". Le maire y dénonce un "incident au cours duquel le spectacle a servi de prétexte à une action de propagande politique dirigée contre l'un des candidats à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, et en faveur de son adversaire, Ségolène Royal".



Le maire estime "l'incident" d'autant plus inacceptable que la campagne officielle, en ce jour de veille de second tour, était close. Il souligne également que la ville, qui a payé les artistes et mis une salle à disposition, a "voté Sarkozy à plus de 60 %".

Contactée, la mairie d'Oyonnax reconnaît l'authenticité de la missive, "motivée par des plaintes de spectateurs, probablement favorables à Nicolas Sarkozy", qui se sont dits choqués de la "propagande" des Ogres de Barback.

"REBAPTISEZ" LE CENTRE, CENTRE JOHNNY HALLIDAY OU DOC GYNÉCO

En réponse, le groupe a mis en ligne le courrier, ainsi qu'une lettre moqueuse. L'échange circule depuis par e-mail. "Il n'y a eu aucun incident lors de notre représentation, écrivent les Ogres. Un passage vidéo de notre spectacle, non relayé par la moindre intervention orale des membres de notre groupe qui plus est – ce qui serait pourtant notre légitime droit d'expression –, a semble-t-il dérangé l'un(e) des élu(e)s de votre commune. Cela s'arrête là." Les Ogres de Barback estiment "profondément dommage" que le maire d'Oyonnax considère que le devoir de neutralité en fin de campagne présidentielle s'applique aux artistes, et non aux seuls "agents de l'Etat" et aux médias.

Au Conseil constitutionnel, on précise qu'"une intervention de musiciens en faveur d'un candidat à l'occasion d'un concert n'entrerait pas dans le champ de l'interdiction de propagande la veille du scrutin, dans la mesure où celui-ci a été présenté comme un événement musical". "Il en aurait été autrement si ce concert avait été organisé par un des candidats ou son parti", ajoute-t-on. Ce n'est pas le cas.

Les Ogres de Barback ironisent : "Une ville devrait, pour les dépenses qu'elle prend en charge au niveau culturel tout au moins, tenir compte, en pourcentage, de l'orientation politique de ses habitants. Il faudrait donc accueillir, à cachets équivalents, trois spectacles estampillés 'de droite' pour deux autres que vous présenteriez 'de gauche'". Après avoir conseillé au maire d'Oyonnax de rebaptiser le centre culturel Aragon du nom de Johnny Halliday ou Doc Gynéco, les Ogres de Barback promettent la mise en ligne "très prochainement" du "lien vers la vidéo diffusée sur scène, qui est à l'origine de toute cette pauvre histoire".

Le maire d'Oyonnax n'a pas pour l'instant envoyé de nouvelle lettre.


Alexandre Piquard

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