25/06/2007

un autre écho sur l’europe .... que notre nicocorico national

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Trois pas avant, deux pas en arrière (libre belgique)

Mis en ligne le 25/06/2007
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Par olivier le bussy

"C’est un traité simplifié qui est très compliqué". Le Premier ministre Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, sage parmi les sages européens, masquait difficilement son amertume en constatant qu’après une trentaine d’heures de marchandages, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne étaient parvenus à ficeler un projet de traité abscons et à aussi séduisant qu’un poisson mort.

Après le désastreux traité de Nice, après l’échec de la constitution européenne - rejetée par les Français et les Néerlandais, boudée par les Britanniques, les Polonais et les Tchèques - les leaders européens ont une nouvelle fois échoué à atteindre leur objectif de rapprocher l’Union de ses citoyens. Et vu l’influence croissante du courant eurosceptique, rien n’indique qu’une telle opportunité se représentera avant longtemps.

Le mandat que les Vingt-sept ont donné à la prochaine conférence intergouvernementale pour rédiger le traité a été conçu de sorte que le texte puisse esquiver la périlleuse épreuve des référendums dans les pays "à risque". Le processus de ratification du traité "modificatif" empruntera la voie, pépère, de la ratification parlementaire. Et sans doute, pour le Britannique Blair, le Français Sarkozy ou le Néerlandais Balkenende est-ce une raison suffisante pour crier victoire. Les autres se consoleront en se disant qu’au terme du sommet bruxellois, l’Europe a sauvé la face et préservé sa crédibilité aux yeux du monde, prouvant qu’elle était encore capable de réunir ses membres autour d’un projet commun. Mais quel projet commun ?

L’essentiel, c’est vrai, a été préservé : la présidence stable de l’Union, un Haut représentant de la politique étrangère, l’extension du vote à la majorité qualifiée. La mise en place d’un mécanisme des coopérations renforcées, prunelle des yeux des eurovolontaristes, la référence à une charte des droits fondamentaux des citoyens, juridiquement contraignante pour tous les Etats membres (ou presque). Mais pour chaque avancée, il a fallu payer le prix de reculades, notamment sur la question du vote à la double majorité, reportée à... 2014 pour satisfaire les caprices polonais.

L’ambition et le souffle que portait, peut-être maladroitement, la défunte constitution, se sont, eux évanouis.

Ce dont l’Europe avait besoin, c’était d’un vigoureux coup de vent arrière pour gonfler sa voile. Il faudra se contenter d’une petite brise.

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