lundi 2 juillet 2007 (22h47) :
BUFFALO GRILL : Point de la situation au 30 juin 2007
Après la décision du Tribunal de grande instance d’Evry d’ordonner la fin de l’occupation du parking du restaurant de Buffalo Grill de Viry-Chatillon, où en sommes nous ?
Lundi 25 juin toute la journée, les employés « sans papiers » ont fait face aux provocations incessantes de la part de la direction de Buffalo avec ses « vrais faux » jardiniers arrivés avec 11 camionnettes et un camion équipé d’une pelleteuse. La provocation a échoué mais tout de suite derrière, les huissiers de Buffalo sont entrés en scène à 17 heures pour délivrer 45 assignations d’heure à heure devant le Tribunal de grande instance d’Evry pour le mardi 26 juin à 9 heures.
Ce même lundi 25 juin, les directions syndicales départementales (Cgt, Cfdt, Solidaire, Unsa, Fsu, Unef, Unel) ont publié une déclaration commune demandent la régularisation des employés « sans papiers » de Buffalo Grill.
Cette déclaration reprend les trois points de fond élaborés lors de la rencontre entre les travailleurs « sans papiers », les « ex-sans papiers » de la Cooperl, de Métalcouleur, d’Osp, de Paris-Store et de Modeluxe, la Cgt et les organisations de soutien, le 18 juin, sur le parking du restaurant de Buffalo Grill.
Ce 25 juin toujours, à l’initiative de la fédération Cgt du commerce, l’UITA (Union internationale des travailleurs de l’alimentation de l’agriculture de l’hôtellerie restauration des tabac et des branches connexes), dans une adresse envoyée à la direction de Buffalo Grill et à Colony Capital, demande la reprise des négociations pour la régularisation des employés « sans papier » de Buffalo grill.
Le mardi 26 juin, le Tribunal renvoie l’audience au mercredi 27 juin. Ce renvoi permettra de préparer et de mettre en forme deux nouveaux témoignages notamment celui de Madi et d’Adama qui feront une nouvelle fois la démonstration que Buffalo « savait ».
Ces nouveaux témoignages, après ceux produits par Le Monde dans son édition du 15 juin (Celui de Konaté/Tapa et Seydou/Harouna) sont venus renforcés l’argumentation de départ : Buffalo embauchait des employés « sans papiers » parce qu’ils étaient « sans papiers ».
Ces témoignages sont énormes, puis qu’avec celui de Madi, les preuves (contrat de travail, feuilles de paye, lettre de mise à pied conservatoire) montrent qu’un employé du restaurant de Buffalo de St Cyr l’Ecole, bien que contrôlé par la police sur son restaurant et mis à pied conservatoire, est réembauché par Buffalo sur le restaurant de Lormont à Bordeaux (voir notre note pour notre avocat).
La décision du Tribunal du jeudi 28 juin sera sans surprise. Il ordonne la fin de l’occupation du parking par la Cgt et les employés « sans papiers » de Buffalo Grill. Par contre il n’inflige pas d’astreinte aux camarades assignés, laissant de fait, la responsabilité de la décision de l’évacuation au Préfet de l’Essonne.
Ce passage, devant le Tribunal de grande instance d’Evry, a permis de reprendre l’offensive sur le fond du dossier (« Buffalo savait ») à partir des nouveaux témoignages produits. Il a permis de retourner définitivement l’acte d’accusation. De prétendue victime (« j’ai été abusée »), la direction de Buffalo est devenue Le coupable (Buffalo embauche des employés « sans papiers » en sachant pertinemment qu’ils sont « sans papiers » pour mieux les exploiter).
Par leur lutte, les employés « sans papiers » de Buffalo Grill, ont gagné une bataille idéologique de taille. Avec leur organisation syndicale Cgt, ils ont réussi à mettre à l’index ceux qui tirent profit de ce système qui produit en masse des « esclaves modernes », forces de travail flexibles à souhait, taillables et corvéables à merci, parce que « sans papiers ».
Système, particulièrement abjecte, qui s’appuie et s’alimente du pillage des pays notamment d’Afrique, orchestré par les monopoles français, européens, étasuniens…Qui contraint à l’immigration forcée une main d’œuvre en pleine capacité, mais privée de tous droits parce que « sans papiers » et qui, une fois dans les métropoles des pays capitalistes/impérialistes, est exploitée sans vergogne parce que soumise au chantage permanent d’être livrée à la police.
Aujourd’hui 29 juin, la décision de faire évacuer le parking du restaurant Buffalo Grill de Viry-Chatillon n’a toujours pas été prise par Monsieur Le Préfet de l’Essonne. Parallèlement le dialogue vient de reprendre, sur le dossier, entre la Préfecture et la Cgt.
Sur le front de la solidarité militante, depuis le début de la semaine, à l’initiative d’organisations Cgt locales, avec des militants-es qui luttent pour la régularisation des « sans papiers », les diffusions de tracts et les signatures de pétitions se poursuivent sur différents restaurants Buffalo Grill en France et aussi en Belgique. Diffusions qu’il est important d’amplifier dans cette nouvelle période qui s’ouvre après la décision du Tribunal d’Evry et la reprise des contacts avec la Préfecture.
Pour l’Union départementale
Chauveau Raymond
De : Viry-Chatillon
lundi 2 juillet 2007
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