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AFP - Samedi 7 juillet, 13h23
PARIS (AFP) - Le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos a décidé de "suspendre" sa décision de ne pas faire éditer pour les collégiens et lycéens des DVD du film roumain "4 mois, 3 semaines, 2 jours", Palme d'Or à Cannes et lauréat du Prix de l'Education, a annoncé samedi le ministère.
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La Société des réalisateurs de films (SRF) avait dénoncé vendredi des "pressions d'associations anti-avortement" pour ne pas diffuser ce film de Cristian Mungiu, qui évoque les avortements clandestins dans la Roumanie de Ceausescu.
Le ministère avait justifié vendredi son refus d'éditer le film en raison de la "dureté" de l'oeuvre.
"Le ministre a décidé de suspendre toute décision" et doit rencontrer "dès le début de la semaine" la SRF ainsi que des membres du jury du Prix de l'Education, a fait savoir samedi le ministère.
M. Darcos va également demander l'avis de la Commission nationale de classification et prendra sa décision à l'issue de ces consultations, a-t-on ajouté de même source.
Décerné le 27 mai par un jury présidé par la comédienne Bernadette Lafont et composé de six enseignants et deux étudiants, le Prix de l'Education nationale récompense, depuis 2003, un film en sélection officielle à Cannes, choisi pour ses qualités artistiques et son intérêt pédagogique.
Celui-ci bénéficie alors de la création et de la diffusion en milieu scolaire d’un DVD-rom pédagogique édité à 1.500 exemplaires.
Signé par Cristian Mungiu, "4 mois, 3 semaines, 2 jours", un drame puissant et cru sur les avortements clandestins dans la Roumanie de Ceausescu, a aussi reçu le prix de la critique au dernier Festival de Cannes.
Dans un courrier daté du 2 juillet, le directeur du cabinet du ministre, Philippe Court, invoquait "le principe de précaution", ne jugeant "pas souhaitable" la diffusion du film "dans les classes, par le réseau des centres régionaux de documentation pédagogique".
La lettre, adressée à Christine Juppé-Leblond, inspectrice générale en charge du cinéma et de l'audiovisuel, invite celle-ci à veiller à ce que le jury récompense, à l'avenir, des films adaptés "à une diffusion auprès de l'ensemble des élèves de collèges et de lycées".
Un avis qui fait débat au ministère, où certains estiment au contraire que le film "ne présente aucun risque pour le public adolescent" qu'il invite à une "prise de conscience sur un sujet qui peut et doit être abordé sans détour".
Fin mai, l'association anti-avortement Choisir la vie avait dénoncé, dans un communiqué intitulé "La culture de mort récompensée à Cannes" une "véritable propagande pro-avortement et un danger pour les enfants scolarisés". L'association affirmait son "opposition ferme à voir diffuser un tel film dans les établissements scolaires français".
Le premier Prix de l'éducation était allé en 2003 à "Elephant" de Gus Van Sant, et l'avant-dernier, en 2006 à "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola.
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