Au fil des procès sur le financement du RPR, des acteurs importants de cette affaire ont affirmé, contrairement à Jacques Chirac lors de son audition jeudi, qu'un système organisé de financement du parti existait, impliquant ses responsables et même, mais rarement, Jacques Chirac.
Les petites «phrases» n'ont pas manqué, en septembre et octobre 2003, lors du procès en premier instance des emplois fictifs du RPR, à Nanterre.
«Dérives»
Le 29 septembre, Robert Galley, ancien trésorier du RPR (1984-1990), mentionné par Jacques Chirac au cours de son audition jeudi comme l'un des hommes désignés pour éviter des «dérives», déclare ainsi, au sujet de Jacques Chirac: il m'avait dit, passez-moi l'expression: "trouvez-moi l'argent"».
Il n'a en revanche pas impliqué Jacques Chirac dans d'autres affaires.
Le 2 octobre 2003, c'est Yves Cabana, ex-directeur de cabinet d'Alain Juppé entre 1988 et 1991 lorsque ce dernier était secrétaire général du RPR, qui déclarait que «tout le monde savait».
«J'ai été fort déçue par leur attitude»
«Comment peut-on imaginer que le vote d'une loi (sur le financement des partis, ndlr) ai pu régler le problème d'un coup de baguette magique?», demandait-il.
Pendant ce procès, Louise-Yvonne Casetta, ex-trésorière «occulte» du parti, déclarait: «je pensais que mes supérieurs hiérarchiques prendraient leurs responsabilités, anciens ministres, ministres, futurs ministres. J'ai été fort déçue par leur attitude».
Autre dossier, autres affirmations, lors du procès en 2005 des «marchés publics d'Ile-de-France».
pacte de corruption»
Selon l'accusation, les entreprises du bâtiment, l'exécutif du conseil régional et les partis avaient conclu un «pacte de corruption» lié au pactole du marché des lycées au début des années 1990.
Pendant le procès, Louise-Yvonne Casetta insistait, le 17 mai 2005: «il y avait des hommes politiques au-dessus de moi, malheureusement ils ne sont pas là». «C'était les trésoriers, secrétaires nationaux et secrétaires généraux qui donnaient les ordres», ajoutait-elle.
«La bouche cousue de fil blanc»
Au cours de ce même procès, le procureur avait décrit Michel Roussin, ex-directeur de cabinet de Jacques Chirac entre 1988 et 1993, et pilier du système de financement, comme une «sorte de majordome de l'Hôtel de Ville, la bouche cousue de fil blanc».
Lui avait seulement affirmé: «depuis onze ans, je suis poursuivi chaque fois parce que je suis le directeur de cabinet du maire de Paris et à ce seul titre».
La cassette Méry
Finalement, si l'«organisation» d'un système par la hiérarchie a été décrite, la mise en cause la plus directe de Jacques Chirac s'est faite hors des prétoires et de manière posthume, dans une vidéo enregistrée par le promoteur Jean-Claude Méry, mort en 1999.
Dans cette cassette dont le contenu avait été publié en septembre 2000 par Le Monde, Jean-Claude Méry détaillait un circuit de financement politique occulte de plusieurs partis, de droite comme de gauche.
Jacques Chirac, Michel Roussin et Michel Giraud, ex-patron RPR de la région Ile-de-France, étaient notamment mis en cause.
Michel Méry y évoquait entre autres la remise de 5 millions de francs en cash à Michel Roussin, en présence de Jacques Chirac, alors Premier ministre.
Philippes Desmazes AFP/Archives ¦ Au fil des procès sur le financement du RPR, des acteurs importants de cette affaire ont affirmé, contrairement à Jacques Chirac lors de son audition jeudi, qu'un système organisé de financement du parti existait, impliquant ses responsables et même, mais rarement, Jacques Chirac.
© 2007 AFP
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