MARSEILLE (AP) - La voiture de police qui a percuté mortellement le jeune Nelson, la semaine dernière dans les quartiers nord de Marseille, roulait à 70km/h, avec gyrophare mais sans sirène, a-t-on appris dimanche de source proche de l'enquête.
L'accident s'était produit le 23 juin dernier sur un passage piéton.
La police scientifique a analysé les traces de freinage ainsi que les impacts constatés sur la voiture. Elle en a conclu que la vitesse était de 70km/h au moment du choc qui a coûté la vie à Nelson Lobry, 14 ans.
Interrogés, les trois policiers qui se trouvaient dans la voiture avaient convenu qu'ils roulaient bien à plus de 50km/h, la vitesse autorisée dans cette zone.
L'enquête a par ailleurs établi que le gyrophare était bien en marche mais qu'en revanche, la sirène n'avait pas été activée.
Les trois policiers se rendaient à l'hôpital Nord pour y effectuer la relève d'une garde de détenu. "Il a été établi que le véhicule de police n'était pas dans une mission d'urgence", affirmait ainsi le procureur de la République de Marseille Jacques Beaume lundi dernier, après la mise en examen du policier stagiaire de 22 ans qui était au volant au moment de l'accident.
D'autres éléments restent à éclaircir, notamment dans quelles conditions la voiture a franchi le feu tricolore. De source proche de l'enquête, on indique dimanche que 70% des témoins ont vu le véhicule passer au vert pour les voitures. "Il y a encore de nombreuses investigations à mener. L'enquête avance vite, mais la police ne peut pas se déterminer en une semaine", confie-t-on de même source.
"Nous verrons ce qui est susceptible d'en découler pour le policier mis en cause", a déclaré dimanche à l'Associated Press Jean-Marie Allemand, secrétaire régional du syndicat de police Alliance. "Il est aujourd'hui suspendu. Est-ce qu'il mérite de perdre sa profession, même si l'accident est tragique? A 22 ans, il l'a vécu lui aussi comme un drame. Il en est traumatisé".
La juge d'instruction Carine Bargoin a mis en examen le policier stagiaire pour "homicide involontaire aggravé". Le jeune homme a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet, qui avait requis son placement sous mandat de dépôt, n'a pas fait appel à ce jour de sa mise en liberté. AP
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