04/07/2007

Paris - Bamako, un vol qui mène au tribunal

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Le procès de deux français qui s’étaient opposés à l’expulsion de maliens.



Par Catherine Coroller Libération mercredi 4 juillet 2007






Ils se tiennent côte à côte devant le juge. Couple improbable composé d’une sexagénaire blanche à tête de Mamie Nova, et d’un quadragénaire noir, crâne rasé et costume impeccable. Marie-Françoise Durupt et Youssouf Soumounou, tous deux de nationalité française, ont comparu hier devant le tribunal de Bobigny pour «incitation à la rébellion». Ils sont accusés d’avoir voulu empêcher l’expulsion de trois sans-papiers maliens sur le vol Paris-Bamako. Ils risquent 7500 euros d’amende auxquels s’ajoutent, depuis la loi de 2007 «relative à la prévention de la délinquance», qui durcit les sanctions en cas d’incitation à la rébellion, deux mois de prison. Marie-Françoise Durupt donne sa version: «Les Maliens étaient à 3 ou 4 rangées derrière moi. Lorsque le commandant de bord a annoncé le départ, ils se sont levés pour manifester leur désaccord.»



Marie-Françoise Durupt voit les policiers ceinturer deux hommes : « J’ai dit que j’avais honte d’être française.» «Avez-vous crié : à bas la police ?» , interroge la présidente. «Non», répond Marie-Françoise Durupt. Youssouf Soumounou était assis vers l’avant de l’appareil : «J’ai cru que c’était une bagarre et j’ai crié il faut les séparer . Quand j’ai vu les brassards de la police, je me suis retiré.» Le procureur a réclamé 1000 euros d’amende pour Marie-Françoise Durupt et 500 pour Youssouf Soumounou, les deux peines avec sursis. Jugement le 4 septembre.

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