RACHATS ET FUSIONS DANS L’IMMOBILIER : CRÉER UN « SUPERMARCHÉ » POUR ENDETTER LES INSOLVABLES
26 juillet 2007 (Nouvelle Solidarité) - Les acteurs du marché immobilier en France connaissent actuellement une frénésie de rachats et de fusions entre eux. Le 23 juillet, les actionnaires du premier promoteur immobilier de France, Nexity, ont donné leur accord pour un mariage rapide avec les activités immobilières de la Caisse d’Epargne. Selon AOL actualités, le but du Pdg de Nexity Alain Dinin, est de devenir le « supermarché » de l’immobilier. Rappelons que Nicolas Sarkozy s’est engagé pendant sa campagne à ce que la France devienne un pays de « propriétaires », n’hésitant pas pour cela, à « permettre à ceux qui ont des revenus irréguliers d’emprunter pour accéder à la propriété », selon le porte parole de l’Elysée. Une telle politique ne manque pas d’évoquer la création d’un marché immobilier « subprime », modèle qui provoque une catastrophe financière aux Etats-Unis.
Alors que l’accès à la propriété devient de plus en plus difficile à cause de l’explosion des prix immobiliers et de la perte du pouvoir d’achat des français, Alain Dinin déclare au Journal du Dimanche « J’ai besoin de clients ». Ce que le JDD exprime en d’autres termes, en disant qu’il veut devenir « le Leclerc de l’accession à la propriété ». Le résultat d’une telle politique est d’inclure un maximum de foyers dans le cycle de l’endettement. L’enjeu pour la communauté financière, qui a déjà obtenu le 12 juin dernier l’engagement de Nicolas Sarkozy en faveur d’un « plan d’action pour l’industrie financière », est de transformer l’épargne française en des flux de liquidités servant les marchés internationaux. L’Elysée a défini parmi les priorités de son fameux « plan d’action » de « faciliter l’accès au crédit du plus grand nombre, notamment pour permettre à ceux qui ont des revenus irréguliers d’emprunter pour accéder à la propriété ». C’est-à-dire d’endetter ceux qui n’en on pas les moyens.
Cet artifice économique a été largement utilisé aux Etats-Unis pour gonfler la bulle immobilière et alimenter la consommation en prêtant à tout va à une partie de la population que l’on sait pourtant insolvable puisqu’elle est victime de la disparition des emplois industriels qualifiés, de la baisse réelle des salaires et d’un système éducatif qui trie et exclut. Ce système « subprime » américain a permis aux banques d’accroître leur volume de titres financiers sur le dos de clients insolvables, ce qui les a rendu elles-mêmes insolvables. Cette escroquerie étant mise à jour, plusieurs centaines de milliards de dollars de ces titres financiers perdent leur valeur et déstabilisent l’ensemble des marchés financiers. Pourtant l’Elysée semble décidé à appliquer son plan, y incluant même l’objectif de « renforcer la compétitivité de la place financière de Paris » ! Ainsi, non seulement nous adoptons un modèle « anglo-saxon » voué à la faillite, mais nous le faisons après que celle-ci commence à se manifester.
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